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                   LES PROTESTANTS A LYON                      263

 du lustrage des taffetas. « Cette fabrique n'a pas fait de
progrès », dit d'Herbigny.
   On attribue aussi à des Tourangeaux l'introduction à
Amsterdam et à Harlem du tissage des moires, des brocarts
et des velours brochés (21). Des manufacturiers du Dau-
phiné, du Comtat et du Languedoc sont allés en Hollande,
en Suisse et en Prusse. Dollond, qui s'est établi à Spital-
fields, était de Normandie. Pierre Baille, qui a fait à Ams-
terdam, des étoffes de soie m'élangée de laine, était du
Languedoc. Parmi tous ces émigrés, nous n'en voyons
qu'un seul qui* soit venu de Lyon : C'est Jean Cabrier, qui
était de Montpellier, mais qui avait été fabricant de taffetas
lustrés à Lyon. Cabrier a porté son industrie à Amsterdam.
Il reçut des subventions et put monter des métiers et
former des ouvriers hollandais, mais l'atelier fut fermé
aussitôt après le retrait des subventions.


   Nous nous bornerons à cet exposé qui n'a qu'un intérêt
assez étroit, un intérêt local, car nous n'avions à nous
occuper que de Lyon.
   La révocation de l'Edit de Nantes a été de toute façon
funeste à la France. Peu importe de quelle province sont


  (21) L'établissement et le développement de la fabrique d'étoffes de
soie en Hollande ne doivent pas être attribués à la révocation de l'Edit
de Nantes, ils se sont produits plusieurs années plus tard et ont été
déterminés par la guerre de tarifs de douane que la France fit à la
Hollande à cette époque. Notre opinion était fondée sur des documents
néerlandais ; elle a été confirmée par des témoignages différents. (Voir
Le commerce et l'industrie de la soie en Hollande au XVIIe siècle, par
M. Morand, dans le Bulletin des soies et des soieries, n°s des 17 mai,
31 mai et 14 juin 1890.)