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              CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                139

les plus ardentes prières s'élevaient vers le ciel en leur
faveur, quand on apprit avec terreur la prise de Constanti-
nople, 1453. A la nouvelle de ce désastre il y eut dans tout
le Lyonnais des prières publiques pour conjurer les dangers
dont on se sentait menacé. Le Chapitre de Lyon ordonne
« une procession solennelle pour la prospérité et la con-
servation des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, lesquels
doivent sous peu, et en noble compagnie, se mettre en
route et se rendre, avec l'aide de Dieu, à l'île de Rhodes,
afin d'opposer résistance au Turc redoutable (8).» L'église
de Chazay eut aussi ses prières, et les gens de la paroisse
firent leur procession autour de la ville, selon l'ordonnance
épiscopale.
   Le château de Beaulieu, après les terribles assauts qu'il
avait subis, venait d'être reconstruit et réparé par Gallias
de Chiel. L'abbé d'Ainay réclame sur lui son droit de suze-
raineté et Gallias vient à Chazay lui faire hommage de fief
en 1454 (9).
   Ce château des de Chiel, qui jusqu'à ce jour s'était appelé
Trédo, prend à cette époque le nom de Beaulieu. Sa belle
situation en un lieu des plus fertiles, au milieu du plus gra-
cieux paysage, ses eaux abondantes et magnifiques qui
viennent de Fongeares, lui avaient fait donner, croyons-
nous, ce nom de Beau-Lieu. Seulement le château féodal,
aux fossés profonds, aux murailles hautes, crénelées et
percées de meurtrières, a été remplacé au xvm e siècle par la
belle construction Louis XV que l'on admire aujourd'hui.
  De l'ancien donjon il ne reste qu'une hante tour cré-



  (8) Forest. Ecole cathèir., p. 183.
  (9) Arch. du Rhône. Ainay, H. 4280, 1 port., fol. 36.