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12                  A PROPOS DE LUGDUNUM

en entier, et sans idée préconçue, le type qu'elles nous
présentent, et comme cette explication ne semble pas avoir
été donnée jusqu'ici (en tout cas, M. Babelon ne la donne
pas), la voici, telle que nous la concevons, et elle nous
semble défier toute critique :
   i° Le lituus, sur ces médailles, est l'emblème de Marc-
Antoine, le protecteur avéré de Lyon, dès l'origine de la
cité romaine ; en effet, sur nombre de médailles de Marc-
Antoine ( n ) , cet emblème apparaît auprès du buste de ce
personnage, et il fait allusion à la dignité d'augure dont
Marc-Antoine avait été investi en 704 (50 av. J . - C ) ;
   2° Le prœfericulum est l'emblème de Lépide, alors pro-
consul des Gaules, et il fait allusion à la dignité de Pontifex
maximus dont Lépide venait d'être investi à la mort de
César ;
   3° Si donc, comme nous venons de le dire, le lituus est
bien ici un emblème, et l'emblème d'un personnage protec-
teur de Lyon : si donc le prœfericulum est, lui encore, un
emblème, et l'emblème d'un proconsul des Gaules, protec-
teur naturel de Lyon, on peut tenir pour certain que la
troisième partie du type, c'est-à-dire le corbeau est, lui aussi,
non seulement un emblème, mais encore l'emblème d'un
protecteur de Lyon, et ce protecteur est, et ne peut être que
le dieu de Lyon, le dieu LVG.
   Ainsi, la pensée du monétaire se dégage, claire, des sym-
boles dont, suivant la coutume des médailleurs romains,
elle était enveloppée, et l'on voit qu'il y a, dans l'œuvre,
 une unité parfaite ; et l'on peut tenir pour établi que,
lorsque Marc-Antoine, qui frappa ces monnaies en sa

  (11) Babelon, Op. cit., t. I, Antonia, n° s 2, (3 et 4 frappés à Lyon),
28, 30, 35, 39,45, 55. 63, etc.