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— 78 — recouvrir la toiture et édifier la margelle du puits en forme de vase, de pierre grise de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Celle-ci a disparu. Par contre, on voit dans la cour, à main droite, encastrée dans le mur, une pierre en calcaire jaune sur laquelle est sculptée, assez grossièrement d'ailleurs, une main tenant un ruban auquel est suspendu un écu : d'or à la fasce de...accompagnée de 3 quintefeuilles d'azur, 2 en chef et 1 en pointe, et, brochant sur le tout : ÂNE CROPET, 1594. En 1625, o n trouve possesseur de l'immeuble Laurens Fiot, seigneur de Mongré, procureur, avocat du roi et de Mademoiselle, petit-fils d'Anne Croppet. Son père, l'avocat du roi Christophe Fiot, avait, en effet, épousé Louise Bessie, fille de Laurens Bessie, marchand, et de Anne Croppet. Laurens Fiot acquit, le 25 janvier 1639, de Véran Dupra, maître maçon et charpentier, pour le prix de 850 1. t., la maison qui joignait la sienne au nord. Celle-ci avait appartenu aux Saladin, parmi lesquels, bien avant 1592, Marine Pennel, veuve de François Saladin, maître potier d'étain, Jean Saladin, fourbisseur, son fils, et enfin Gabriel Saladin, son petit-fils. Il est difficile de dire si la fusion des deux immeubles en un seul est l'œuvre de Laurens Fiot ou celle de son gendre Laurent Bottu de la Barmondière, seigneur dudit lieu, Arcisses, Marzé et La Fontaine, procureur du roi au bailliage de Villefranche, qui avait épousé sa fille Marguerite. Quoiqu'il en soit, lorsque Jean Degut, notaire royal, procureur et secrétaire de la ville, l'acquit de ce dernier, le 13 janvier 1677, la maison était reconstruite dans la forme qu'elle a aujourd'hui. Jean-Marie Roland de la Platière, originaire de Thizy, docteur es droit et avocat en Parlement, était venu s'installer à Villefranche pour y exercer sa profession au bailliage. Il épouse, le 24 février 1686, Anne Dégut, fille du notaire Jean Dégut et de Laurence Labbes. Il était âgé alors de 29 ans et sa femme de 18. En 1692, il est conseiller du roi, assesseur en l'élection de Beaujolais et échevin. Ensuite, on perd sa trace, on sait seulement que sa femme était veuve en 1715. C'est par elle que la maison advint à son fils aîné Jean-Marie Roland de la Platière, baptisé le 15 août 1692. Celui-ci reçoit, en 1718, les provisions de conseiller du roi au bailliage, et, deux ans après, en 1720, le 28 septembre, il épouse Thérèse Bessie de Montauzan, fille de noble Laurens Bessie, sieur de Montauzan, avocat au Parlement et conseiller du roi au bailliage. Il entrait, par cette alliance, dans une des familles les plus considérables de la ville. Laborieux, probe, dit M. C. Perroud à qui j'emprunte ces détails, et très dévoué à la chose publique, il est nommé échevin en 1728, recteur de l'Hôtel-Dieu de 1732 à 1735 et en 1742 choisi comme père temporel ou protecteur du couvent des Cordeliers de Villefranche. Le 13 juillet 1740, Louis d'Orléans, seigneur de Beaujo- lais, en reconnaissance des services éminents qu'il avait rendus dans ces différentes fonctions, mit sa maison de ville et tous ses biens de la campagne sous sa sauvegarde, « voulant qu'il jouisse des exemptions et privilèges attachés aux sauvegardes, avec permission de mettre et apposer les armes et panonceaux de S. A. S. sur la porte de ladite maison à Villefranche, ainsi que de celles qui lui appartiennent aux environs » J . Il mourut le 22 janvier 1747 et fut inhumé dans l'église des Cordeliers. 1. Registres consulaires de Villefranche, BBio, f° 15,