Revue du Lyonnais » série 6 - n°7 ( 1922 ) » pp.007

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défense et conservation de la liturgie lyonnaise, montrerait, avec la fidélité
aux traditions, ce sentiment très vif de lutte contre tout ce qui est centrali-
sation et unification, même dans le domaine religieux.
      Il y aurait encore bien des points à signaler dans l'histoire du moyen
âge à Lyon, pour remplir le vaste programme que nous avons assigné à
cette enquête. Telle l'histoire de nos deux conciles œcuméniques avec la
réunion momentanée des églises schismatiques, faite pour montrer l'im-
pression produite sur les âmes par un tel spectacle. Il faudrait aussi retracer
l'évolution si curieuse de la secte des Vaudois et analyser l'invasion, sous
l'influence des mystiques franciscains et de saint Bonaventure en particulier,
mort à Lyon, d'un sentiment plus violent et plus pathétique, dans la piété
chrétienne, qui donne naissance aux multiples compagnies de pénitents.
Montrer aussi l'attitude de l'Eglise lyonnaise à l'époque du grand schisme
et l'influence exercée par Gerson ou par la prédication de saint Vincent-
Ferrier. Enfin, pour ne point omettre les ombres, une visite détaillée dans
les chapitres, les monastères et les abbayes de la ville, à la veille de la Réfor-
me, nous offrirait bien des détails piquants et de curieux traits de mœurs,
que le mouvement religieux d'après le concile de Trente rendra impossible.
C'est bien la fin du moyen âge et le commencement des temps modernes.

                                      SI

      Le siècle de la Renaissance demeure dans l'histoire de Lyon un des
plus brillants. Avant la mainmise définitive de la centralisation royale, notre
ville a une existence très active, malgré les troubles sanglants des guerres de
Religion. Ce problème des origines du protestantisme, qu'il nous faut bien
aborder maintenant, combien il paraîtra difficile à tout historien qui ne veut
pas se contenter des généralisations hâtives, mais tente au contraire de
retracer les divers états d'âme des acteurs de ce drame.
      Lyon est un centre d'intense culture intellectuelle au XVIe siècle. Les
poètes du temps nous montrent jusqu'à quels raffinements, à quelles subtili-
tés étaient poussées les analyses sentimentales. A cause du commerce de
l'imprimerie et de la librairie qui fleurissait sous la sauvegarde des privilè-
ges de nos foires, bien des érudits ou de simples étudiants venaient là