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— 29 — 3- Quel était le sujet principal? Le jour de la découverte, séance te- nante, d'après le Rhône du 9 septembre 1841, il fut « expliqué par un mem- bre de l'Académie de Lyon l et par M. Thierriat3 d'une manière qui a reçu l'assentiment de M. le sous-préfet, de M. Delorme 3 et de toutes les autres personnes présentes. La force vaincue par le vin et la volupté, tel est le sujet de ce tableau allégorique où l'on voit Hercule ivre et fléchissant au milieu de bacchantes dont les unes cherchent à lui ôter sa massue qu'il tient de la main gauche, tandis qu'une d'elles, excitée par Silène, lui passe la main sous le menton et donne à l'autre une direction qu'un reste de pudeur, chez le héros, lui fait détourner de la main droite. Une foule de bacchantes armées de thyrses aux bandelettes de toutes couleurs remplissent le fond du tableau et regardent en riant la dernière résistance d'Hercule ». La même explication est proposée, avec une variante malencontreuse, par Dominique Branche \ l'un des assistants : « Le principal tableau semble représenter le désarmement d'Hercule, tandis que, du haut de l'Olympe, regardent les dieux étonnés ». Comarmond 5 refuse à bon droit de l'accepter. Selon lui, « on a voulu tout simplement représenter une scène de bacchanale ; le héros de la scène est Bacchus ivre, soutenu par le jeune « Empélus » 6. Si sa description n'est pas toujours fidèle, ni son interprétation juste de tout point, en somme il a raison sans doute et son opinion a prévalu 7. Un seul détail du tableau peut faire songer à Hercule plutôt qu'à Bacchus, la massue que porte le personnage. Mais le surplus révèle d'une façon manifeste Bacchus et son cortège. « Bacchus chancelant et soutenu par un groupe de bacchantes », telle est h définition, fort inexacte d'ailleurs, que donne la Revue archéologique 8 : le cortège de Bacchus ne se compose pas ici de 1. M. Grandperret (Revue du Lyonnais, XIV, 1841, p. 266, note). 3. Conservateur des Musées de Lyon. 3. Inspecteur des monuments historiques de l'Isère et conservateur au Musée de Vienne. 4. Compte rendu..., p. 426. 5. P. 441 et suiv. 6. J. Leblanc, dans Bulletin monumental, 1867, p. 383, reproduit cette explication avec la graphie vicieuse « Empélus ». 7. Cependant M. Héron de Villefosse, dans Bulletin archéoloeiaue du Comité, 1804, p. 237, intitule notre mosaïque l'Ivresse d'Hercule. 8. Pass. cité.