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                 CHRONIQUE DE MAI I 9 O I                 477

   Un de nos archéologues les plus érudits, M. Steyert,
nous a donné, à ce sujet, d'intéressants renseignements.
   Ces restes sont ceux de l'ancien quai qui a précédé celui
qui existe actuellement.
   Dans l'antiquité, outre la grande voie du Rhône, établie
par Agrippa, et qui traversait le plateau de la Croix-Rousse,
il y eut une route qui remontait la rive droite du Rhône.
Elle fut construite par Claude, l'an 43 de notre ère, en
même temps que les voies abrégées d'Aquitaine et de
Vienne. On en a retrouvé la 119e borne au camp de la
Valbonne.
   Au commencement du xvie siècle, lorsque le dan-
ger d'une attaque du côté de la frontière allemande, dont
nous étions voisins, nécessita la construction des remparts
couvrant la ville de la Saône jusqu'au Rhône, un énorme
bastion, dont le pied baignait dans le Rhône, fut établi en
travers de cette route et la supprima,
   Plus tard cependant, au milieu du xvm e siècle, l'usage
des voitures s'étant généralisé, l'accès de la route de la
Croix-Rousse, la seule qui existât praticable pour les mulets,
devint absolument insuffisante. On songea donc à rouvrir
la voie le long du Rhône et, en 1769, après avoir démoli
le vieux bastion qui était inutile, on construisit un quai ;
c'est celui que l'on vient de découvrir. Mais, comme il était
formé d'un mur perpendiculaire, il n'offrait pas une résis-
tance suffisante à l'action du fleuve dont le courant venait
le frapper directement avec violence. Pour remédier à ce
danger, en 1809, sous l'administration de M. d'Herbouville,
on construisit un second quai, non plus perpendiculaire,
mais en glacis et qui, empiétant sur le fleuve, donna à
cette nouvelle voie une largeur double de la première et
telle qu'elle est aujourd'hui.