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4)6             LA UAUSSE RKLIQUK DE TURIN

désoler?... Autant que qui que ce soit, et aussi sincère-
ment, j'admets, certes, qu'une tradition est, en soi et
« a priori », quelque chose d'infiniment respectable. A une
condition cependant : c'est que, indiscutable à son point de
départ, elle s'appuie, avant tout, sur un fond solide. Hors de
là, ce qu'il plaît à quelques-uns de qualifier de la sorte peut
bien être une édifiante « légende » transmise, en effet, de
bouche en bouche à travers les âges; mais, une « tradition »,
au sens critique,rigoureux et scientifique du mot, non pas!
Or, nous devons avoir le courage et la sincérité de l'avouer :
au lieu de servir les intérêts de la Vérité, les traditions qui,
faute de reposer sur une base inattaquable, ne sont que de
prétendues traditions, lui sont, au contraire, préjudiciables
de toute manière. Poser en conservateur à outrance de ces
« traditions-là », et vouloir les sauver « quand même »
malgré vents et marée, ce n'est peut-être faire preuve ni
d'une sagesse bien éclairée, ni même d'une prévoyance élé-
mentaire. Elles jouent, en effet, dans l'histoire, exactement
le rôle de l'amoncellement des bagages, au centre de l'ar-
mée romaine; et, comme s'exprimaient si énergiquement
et si graphiquement les Latins, ce sont proprement des
impedimenta : rien de plus.
   N'hésitons donc pas aie reconnaître : c'est aveedes armes
bien trempées, non avec des... sabres de bois, que l'on sert
efficacement une cause. Celles qu'a employées M. le cha-
noine Chevalier sont de l'acier le plus pur ; et la mâle
dignité, la courtoisie « chevaleresque » avec laquelle il les a
maniées, ajoute encore un charme à l'intérêt, déjà très vif,
de la chaude mêlée à laquelle nous fait assister sa magistrale
Etude.

                                                    J. C.