Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
            DE L'ANTIQUITÉ A LA RENAISSANCE               359

   Dans une lettre citée par Sacchi, de saint Paul à Olym-
piodore, et où il est question de chèvres, de lièvres, d'ani-
maux que l'homme chasse à courre, de poissons, de che-
vaux, de reptiles, le saint montre aussi ces figures de bêtes
comme conduisant l'humanité à la connaissance des vérités
spirituelles.
   On peut voir encore par la lettre de saint Denys à
l'évêque Titus, dont je donnais plus haut un fragment,
que l'habitude de sculpter ces animaux sur les frises, les
arceaux, les piliers du porche des églises, était générale-
ment antérieure au vi c siècle. Les animaux spécialement
dénommés mystiques, parce qu'ils symbolisaient les évan-
gélistes, se rencontrent le plus souvent dans les bas-reliefs
chrétiens. 11 en est ainsi du cheval, de la colombe, de
l'agneau, du poisson, de la chèvre.




                             VI



   Au début du vi e siècle, quand l'Eglise ne craignit plus le
reproche d'idolâtrie, les Pères permirent aux artistes de
représenter trois des mystères de la Passion : Jésus en pré-
sence de Pilate; le couronnement d'épines; la montée au
Calvaire. A la fin de ce même siècle on put même repré-
senter les autres mystères de la Passion.
   Le lucre poussait parfois les sculpteurs chrétiens à tra-
vailler pour les païens; mais un semblable passe-temps
était regardé comme une faute grave, ainsi qu'en témoi-
gnent les reproches adressés par Tertullien à des sculpteurs
arguant en vain de leur pauvreté auprès du terrible évêque.