Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        PIERRE ESKRICH                      345

   Une tâche nouvelle s'est présentée : la satire religieuse a
été abordée à Genève par les tailleurs d'histoires. Elle y a
été fortement encouragée. On y était empressé à recourir
à la violence parla plume et le crayon. Théodore de Bèze et
Pierre Viret ont été des plus ardents dans ces luttes.
   Quoique le silence ait été fait jusqu'à présent sur l'orne-
mentation du livre dans la cité de Calvin, très probablement
parce que les Protestants la répudiant en quelque sorte, on
n'en croyait pas l'exécution pcssible, on sait qu'il est sorti
des presses genevoises un certain nombre d'éditions illus-
trées, et nous sommes fondé à penser que la plupart de
celles que nous connaissons sont l'Å“uvre d'Eskrich. Celui-
ci a été un des artisans de ces satires figurées qu'on se plai-
sait tant à introduire dans la polémique en matière de
religion.
   Nous ignorons combien d'ouvrages contiennent des gra-
vures sur bois faites par Eskrich pendant qu'il était domi-
cilié à Genève. Il y en a eu au moins une dizaine dont les
planches ont, pour le dessin et la taille, le caractère de la
manière de ce maître.
   Nous n'avons pas vu d'ouvrage antérieur à 1557.
   Le premier qui porte cette date est YAntithesïs Deprœclaris
Christi el indignis Papx facincribits, dont Simon Du Rosier
était l'auteur (per Zachariam Durantium). Cette plaquette,
petit in-8°ou plutôt in-16, contient trente-six petites plan-
ches qui ont chacune 45 mill. de haut sur 59 mill. de
large (1). Elles présentent les traits si caractéristiques de la
facture d'Eskrich; elles ont peu de tailles. L'Antithesis a
été réimprimé, avec les mêmes planches, en 1558, par
Durant, et, en 1578, par Eustache Vignon ; une traduction

  (1) Bibliothèque de M. Eugène Bizot à Lyon.