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                            PIERRE ESKR1CH                            329

ment brodeur ( i ) . La broderie était, même à la fin du
xvi e siècle, un art, l'art de la peinture à l'aiguille.
   Quoiqu'il ait été très occupé à Lyon dans ses différents
métiers, Eskrich voulut, en 1578, revenir se fixera Genève.
Voici, à ce sujet, deux arrêts du Conseil, découverts
récemment, qui le prouvent (2) :
   Du 6 mai 1578. « Pierre Eccriche dict Cruche pinctre a
présenté requeste tendante à luy permettre l'habitation de
la ville [de Genève] de laquelle il est bourgeois, nonobstant
qu'il s'en soit retiré dès l'an 1566 (3), Arresté, d'aultant
qu'il n'est point venu rendre son debvoir en la nécessité (4)
et qu'il est suspect (5) qu'on le luy refuse. »
   Du 13 mai 1578. « Pierre Eccriche. Estant raporté qu'il
ne s'est pas retiré de la ville comme luy avoit estéenjoingt,
et estant rpelé, luy a esté réitéré le commandement. »
   Eskrich revint à Lyon, mais il conserva des relations
avec Genève. Tout en continuant d'entreprendre l'illustra-
tion d'éditions lyonnaises, il fut employé par 'des imprimeurs
et des libraires genevois.
   Quoiqu'il ait exécuté beaucoup de travaux de plusieurs
sortes, et il y en a eu dans le nombre de quelque impor-
tance, il paraît avoir été dans une modeste condition de
fortune. Il était taxé à Lyon, en 1571, « pour son meuble

   (1) « Honorable homme pierre Cruche, maistre brodeur. » (Archives
de Lyon, CC 1337, pièce 37.)
   (2) Archives de Genève, Registre du Conseil, vol. 73, f° 94 v° et
f° 98 r°.
  (3) Eskrich avait quitté Genève en 1565.
  (4) Soit à l'occasion des entreprises du duc de Savoie contre Genève.
Les bourgeois s'engageaient, par leur serment, à venir en personne
prendre part à la défense, quand la ville était menacée.
  ( i ) Le protestant Eskrich, qui avait fait à Lyon profession de la reli-
gion catholique, devait être tenu pour suspect à Genève.