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               CHRONIQUE DE FEVRIER I 9 O I               233

le 5 février, contre les scandales de la Préfecture et pour
exiger une épuration générale.
   Le lendemain, autre protestation, celle-là, hélas ! trop
bien fondée. Il s'agit de mille ouvriers, pères de famille,
employés dans les arsenaux de Lyon, qui vont être mis à
pied sans compensation et réduits à la misère, malgré la
protestation indignée, mais platonique, de M. Gourju, au
Sénat.
   Signalons, dans nos faits divers, le grand bal militaire,
du 9, à l'Hôtel-de-Ville, au profit de l'œuvre si intéressante
des Petites-Filles des soldats.
   Le 10, grave collision de tramways à Oullins, où plu-
sieurs conscrits de quarante ans, qui avaient oublié trop
tard que leurs vingt ans étaient déjà loin, sont plus ou
moins contusionnés.
   Le 11 terrible drame aux Charpennes ; on voit des
rôdeurs de nuit mettre à sac un comptoir et menacer de
mort le propriétaire et sa famille. Celui-ci s'est armé d'un
fleuret, repousse ses assaillants et en tue un.
   Toute la bande s'enfuit alors. Elle est toute entière
arrêtée quelques jours après.'
   Mais en revanche on n'arrête pas facilement l'auteur de
cet horrible dépeçage, qui a amené tout Lyon devant la
Morgue, ignoble bicoque branlante, pendant huit jours.
   Le 19, en effet, jour de mardi-gras, au soir du Carnaval,
on trouvait dans le Rhône, devant les abattoirs de Perrache,
un thorax gauche, une cuisse et une jambe droites d'une
femme de vingt-cinq ans environ, à en juger, par ces
repoussants débris.
  Puis successivement, les jours suivants, on retirait du
Rhône le reste de ce pauvre corps, la tête enfin, qui fut
exposée sans succès pendant huit jours à la curiosité mal-