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20 LA CHAPELLE DE SAINT-ROCH A CHOULAMS II L'épidémie de 1628 à Lyon. — Ses épouvantables ravages; trente-cinq mille victimes. — Les épidémies de 1631, de 1638 et de 1642. — • Le vœu du 12 mars 1643, par lequel les échevins mettent la ville de Lyon sous le patronage de N.-D. de Fourvière. — Disparition défi- nitive de la peste. Le 28 avril 1628, le premier vendredi après Pâques, une procession générale, partie de la cathédrale, se rendit, comme tous les ans à pareille époque, à la chapelle de Saint-Roch. Les fidèles implorèrent avec ferveur la protection du saint contre la peste, qui désolait alors l'Italie et commen- çait à se manifester dans le midi de la France. Cependant, au mois d'août, le fléau gagna Lyon. On crut d'abord que l'épidémie serait bénigne : le ciel était serein, la bise qui soufflait semblait propre à disperser les miasmes malfaisants, les vivres étaient à bas prix : — tout concordait, en apparence, à donner bon espoir aux Lyon- nais et, jamais, néanmoins, le mal ne fit, dans leur ville, d'aussi grands ravages. Partie du village de Vaux, la maladie atteignit d'abord la Guillotière, puis le quartier Saint-George, malgré les pré- cautions prises par les gardes du pont du Rhône. En moins de quinze jours, la ville fut envahie tout entière (1). Les ravages furent horribles. Les praticiens les (1) Le laubourg de la Croix-Rousse fut cependant épargné. « Au- dessus de la rue Nevret, écrivait M. Péricaud, sur la porte d'entrée d'une maison de la Grand'Côte, on voyait autrefois une petite statue de saint Roch, avec cette légende : Ejus prxsidio non ultra pestis, 162S. L'image du protecteur de ce quartier a disparu pendant la Révolution.