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 10        LA CHAPELLE DE SAINT-ROCH A CHOULANS

   En 1457, particulièrement, elle avait sévi tout l'été
jusqu'à la Saint-Martin (1).
   Au siècle suivant, l'horrible fléau suivit de près les dévas-
tations commises par les protestants ; il apparut à Lyon au
printemps de l'année 1564. La maladie fut d'abord plutôt
bénigne et n'empêcha pas les Lyonnais d'offrir de brillantes
fêtes à Charles IX et à Catherine de Médicis, qui étaient
venus visiter leur ville (2) ; mais elle ne tarda pas à revêtir
un caractère de gravité, et, une dame de la suite de la reine
de Navarre étant morte en quelques heures, la Cour
s'effraya et quitta Lyon à la hâte (3).
   La peste ne fit que redoubler de violence, et, en quelques
mois, d'après l'historien Claude de Rubys, témoin ocu-
laire, enleva plus de trente mille personnes, — presque la
moitié des habitants de la ville.
   A la suite de cette épidémie, le père jésuite Edmond
Auger (4) voua Lyon à Notre-Dame du Puy.
   Douze ans se passèrent sans que le fléau revînt visiter
Lyon; on le croyait « éteint », lorsqu'il reparut avec une

   (1) A. PKRICAUD, Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon
(d'après les Actes capitulaires de Saint-Paul).
   (2) En juin 1564.
   (3) La Cour quitta Lyon le 9 juillet et se réfugia à Crémieu. Cathe
rine de Médicis avait espéré pouvoir rentrer à Lyon au bout de quelques
jours ; mais la peste, continuant à sévir, s'opposa à la réalisation de ce
projet. Le fléau fit même son apparition à Crémieu le 16 juillet ; la
Cour partit aussitôt de cette ville et alla s'établir au château de
Roussillon, la belle demeure du cardinal de Tournon. — Yoy. H. DE
LA FERRIÈRE, Lettres de Catherine de Médicis, t. II, pp. L-LI ; —
MARCLUIS D'AUBAIS, Pièces fugitives pour servir à l'histoire de France, t. I ;
— ABEÃ. ]ov.w, Journal du voyage de Charles IX en France, p. 10.
   (4) Fondateur du collège de la Trinité, à Lyon, aujourd'hui le lvcée
Ampère.