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ET LA QUESTION SOCIALE 521 C'est un résumé clair et intéressant des diverses doctrines socialistes ou coopératives qui ont donné naissance aux publications les plus nombreuses et les plus variées. Aussi ne faut-il pas s'étonner que M. Borin y soit moins personnel que dans les pages précédemment analysées. Je me contente donc de renvoyer le lecteur à ce chapitre traitant du Socialisme, du Socialisme d'Etat et du Régime coopératif (7). e) J'arrive enfin à -la partie la plus intéressante du livre, où sous le libellé : Remèdes à apporter au mal social, M. Borin, faisant acte de novateur, donne pour guérir le mal du temps de sérieuses, de judicieuses prescriptions. Le but à poursuivre tout d'abord, prétend-il, c'est la moralisation des patrons et des ouvriers. Mais comment réaliser un projet aussi ardu ? Comment en premier lieu moraliser la classe dirigeante de la société « cette aristo- cratie de nom, de fortune et d'intelligence », où se recru- tent, le plus souvent les patrons ! Premièrement par l'édu- cation. Les maîtres chargés d'instruire les enfants de la classe dirigeante, doivent leur inculquer de bonne heure les principes « de cette vraie religion qui réside moins dans des formules extérieures que dans des sentiments d'amour du prochain, de charité et de générosité pratiqués pour Dieu. » A la sortie du collège, on donnera à ces jeunes gens devenus des hommes le goût des études sociales en les faisant se mêler aux fils des ouvriers; en les mettant à même d'examiner de près les obligations incombant aux riches ; en (7) Consulter aussi les remarquables articles de M. Paul Leroy- Beaulieu, sur la Coopération. Revue des Deux Mondes du I e r novembre et du 15 décembre 1893. N " 6. — Décembre 1895. 29