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ET LA QUESTION SOCIALE 515 II Or, le volume que vient de publier M. Borin-Fournet, avocat à la Cour d'appel de Lyon, me paraît présenter toutes les conditions désirables. Sous ce titre : La Société moderne et la Question sociale (4), l'auteur aborde résolument un des sujets les plus ardus qui soient, étant données les tendances modernes au scepticisme et à l'indifférence pour tout ce qui regarde le sérieux sinon le pratique de la vie. Très au courant des controverses économiques modernes, M. Borin a su, tout en puisant çà et là à des sources autori- sées, composer un volume original — et l'originalité est difficile, en de pareilles matières battues et rebattues ! — M. Borin se meut avec facilité au milieu des problèmes compliqués de la sociologie. Ses conclusions sont sages; des esprits chagrins les trouveront peut-être trop enthou- siastes. Pour moi, je les loue sans arrière pensée. Les deux maîtresses qualités de ce livre sont le courage et la sincérité. Une telle lecture nous repose des élucubrations fantomati- ques de pince-sans-rire comme Maurice Barrés et des étran- getés de l'école décadente. Assez d'auteurs français mettent leur talent au service d'inepties intellectuelles, de bille- vesées de mauvais aloi, pour ne pas applaudir avec plaisir ceux d'entre eux que les questions sérieuses, loin de rebu- ter, attirent, au contraire, jusqu'à les prendre tout entiers. (4) Paris, Guillaume.