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            LE ROMAN D UNE MERLETTE

      N'éprouvait pas maintenant en secret
              Quelque regret.

Mais enfin un beau soir, un peu lard, sur la brune,
A cette heure indécise où dans les noirs taillis
Le merle jette, avant de rentrer au logis,
        A ses frères presque endormis
De ses adieux moqueurs le joyeux cliquetis,
Sur le bord d'un vieux hêtre, à ses yeux éblouis,
        Sous un clair rayon de la lune,
        Apparut... le Prince charmant !
Oui, le merle rêvé, tout blanc, sans tache aucune,
        Blanc comme le lait écutnant,
Blanc comme un lis éclos tout récemment
        Aux premiers pleurs de la rosée.
       Jugez de son ravissement :
Il semblait Vappeler. D'émotion brisée
Et de bonheur, au fond des bois elle le suit,
        Et là, devant les autels de la nuit,
Comme chez les oiseaux très simple l'hyménée
Ne subit nul retard, nulle formalité,
Elle fit sur-le-champ vœu de fidélité,
Et se promit à lui pour toujours enchaînée.

      Le lendemain à leur réveil
Nos deux époux voulant saluer le soleil
      Gagnent la clairière prochaine.
      Il y coulait une belle fontaine ;
      Les tièdes rayons du malin,
      De l'onde fraîche et pure
               Le doux murmure
Les encourage à prendre un léger bain,