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446 LES SAVANTS LYONNAIS Forez, le Dauphiné, une partie de la Bourgogne ont été dépouillés et, pour me servir d'une comparaison biblique qu'on ne jugera pas trop déplacée, les Hébreux n'étaient pas plus heureux, quand ils emportèrent les richesses et les vases d'or ciselé des Egyptiens que notre voyageur avec son fardeau de parchemins et ses écritures achevées. Il en débrouillait l'art confus et les enchaînait au moins par l'ordre chronologique ; mais pourquoi sa critique ne poussait pas plus loin les observations et la discussion? elle était ainsi trop courte. On ne s'aperçoit guère que les questions soulevées par l'authenticité d'un document ou sa prove- nance, par les signatures dont il est revêtu, les formules qui y sont en usage l'aient assez préoccupé ; il imite le moissonneur, il lie sa gerbe sans distinguer dans la qualité et dans la grosseur des épis. Il aurait été, je pense, capable d'un travail d'un ordre plus élevé : il eût mérité d'écrire définitivement quelque partie de cette histoire ecclésiastique dont il rassemblait les matériaux, au prix de tant de fatigues, si au lieu d'entasser, il se fût décidé et condamné à un triage sérieux. Il reçut au mois de décembre les adieux de son collègue Dom Guérard, qui se réjouissait de toucher au terme d'un odieux exil; il mit alors la main à son tour aux révisions inachevées de saint Augustin. Robert Guérard l'apprend à Dom Blampin, en lui annonçant son arrivée à Saint- Bénigne de Dijon.