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402                            POLITIQUE
à intérêt,, intérêt qui s'élevait par an à 43 1/2 0/0 pour les
petits prêts et à 33 1/2 0/0 pour les gros. Rien de plus
compliqué, d'ailleurs, rien de plus irrégulier que les impôts
d'alors; aussi, pour ses dépenses, l'empereur vivait-il au
jour le jour et sans rien mettre en réserve (11).
   A l'avènement de Frédéric II, le souverain avait été déjà
dépouillé d'une grande partie de ces droits régaliens : il ne
nommait plus les ducs et autres seigneurs : ils étaient
devenus héréditaires, battaient monnaie, rendaient la justice,
percevaient les amendes. Ils exerçaient eux-mêmes les droits
régaliens, soit que les empereurs les leur eussent concédés,
soit qu'ils s'en fussent emparés.
   Frédéric II leur fit de nouvelles concessions; aucun de
ses prédécesseurs n'en avait fait autant que lui ; elles se
trouvent principalement dans trois diplômes. Dans celui
qui est intitulé Conjœderatio cum principibus eccïesiasticis
(Francfort, 1220), il en faisait au clergé pour obtenir l'élection
de son fils Henri comme roi des Romains';"dans le Statutum
in favorem principum (Worms, 1231), il soutenait, au détri-
ment des villes, les seigneurs qui l'avaient aidé contre le
pape; dans la constitution de Mayence, ou paix perpétuelle
de 1235, ayant besoin du secours des seigneurs contre les
villes lombardes, il leur abandonnait les droits régaliens dont
ils s'étaient déjà emparés (12).
   Nulle part le clergé n'avait une aussi large place qu'en
Allemagne; on croit que dès le onzième siècle la moitié du
sol lui appartenait. Afin de lui témoigner sa reconnaissance
de l'élection de son fils et de se ménager son appui pour



 (11) P P . 7 2 , 7 7 .
 (£2) P P . 127, 742, 173, l 8 l , 214, 279.