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et intransmissibles ; il fallait donc (c'est une vérité un peu
de toutes les époques) arriver par la fortune aux honneurs.
L'homme habile, riche, sachant faire des générosités à
propos, devenait promptement comte, patrice, duc.
   C'est ainsi que notre auteur explique la haute situation
de certains monétaires; les uns exerçant une profession
honorable, mais modeste et restant inconnus, d'autres, au
contraire, aspirant à la fortune, arrivant par ces fonctions
mêmes qui les enrichissaient, aux plus hautes dignités.
   Si le monétaire était collecteur d'impôts, ou s'il fabriquait
la monnaie pour son propre compte, il était dans tous les
cas un homme considérable.
   Toute charge, qui se rattachait à la maison du roi
donnait accès à une position plus élevée. Grégoire de Tours
le dit lui-même, on devenait ex domeslico ducem (6).
   De monétaire on pouvait devenir comte, patrice, évêque
même, comme saint Eloi qui, tout en étant évêque de
Noyon au temps de Clovis II, mettait encore sur ses
monnaies Eligius monetarius.
   Les noms de grands personnages monétaires figurent
en cette double qualité sur un certain nombre de pièces de
monnaies, comme celle frappées au nom d'Ebroïn, de plu-
sieurs patrices de Marseille, de Lambert, évêque de Lyon.
   M. de Ponton d'Amécourt considère donc comme très
admissible l'identification des grands monétaires de Chalon-
sur-Saône avec les personnages du même nom, qui ont joué
un rôle historique, à la condition qu'ils aient pu habiter
Châlon et vivre à la même époque.
   Partant de ce principe, M. de Ponton d'Amécourt en fait



  (6) Grégoire de Tours. T. VI, chap. xi.
     N° 3. — Septembre 1893.