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IZERNORE 275 suis tout à fait incapable de bien juger, et en laquelle je me garderai fort de me prononcer, nous trouvons un grand nombre de numismatistes éminents, qui se prononcent dans ce dernier sens et arrivent à des conclusions bien au- trement absolues. Je nie contente de résumer leur opinion en suivant l'ordre chronologique. Dès 1835, M. de Saulcy (3) développe aussi cette idée que le personnage dont le nom était inscrit sur la monnaie avait ainsi la mission d'en garantir la loyauté. Il décrit les monnaies mérovingiennes portant le nom d'Éloi, l'une, PARISIS FIT ELEGIUS MONETARIUS; l'autre, l'indication précieuse suivante : MONETA PALATINA et au revers le mot ELIGIUS. Il arrive à ce dilemme : ou Eloy signait comme monétaire, alors cette charge était compa- tible avec les plus hautes dignités; ou bien il signait comme ministre. M. de Saulcy conclut dès lors que des pièces mérovin- giennes peuvent offrir, sous le nom de monétaires, des noms de personnages puissants dont les historiens de l'époque nous ont transmis la mémoire. Il n'hésite pas en terminant à voir sur les triens frappés à Châlon et portant ces mots MVMMOVS, le nom du fameux patrice Mummolus élevé aux plus hautes dignités par le roi de Bourgogne Gonthramn, qui le trahit cependant pour favo- riser les entreprises téméraires du bâtard de Chlother I er , Gondowald, et périt victime de la vengeance royale. (3) De Saulcy, Recherches sur les fondions des monétaires de la première race des rois de France. Revue de numismatique Française, i « mai 1836, p. 90.