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DE MUNSTER 6à sur leurs visages et dans leurs yeux, des sentiments de joie qui me font augurer un bon succès de leurs vœux et de leurs prières qui ne tendent qu'à la paix(4). » Cependant, le soir du même jour, un peu plus loin, à Fumay, il arrive une mésaventure aux augustes voyageurs. « Le peuple, dit Ogier, répandu sur le rivage, avec grande quantité de feux et de mousquetades, nous promettait une bonne réception; mais l'inhospitalité du curé qui nous refusa sa porte nous pensa faire coucher dehors, et la pau- vreté des autres nous fit coucher assez mal (5). » En passant devant Charlemont et Givet, Ogier remarque les beaux échos qu'éveillent sur les rives du fleuve les trompettes de l'ambassade. A Namur, qui appartenait alors aux Espagnols, le gouverneur, comte d'Isenbourg, évita de recevoir lui-même les deux Excellences et leur envoya son lieutenant. L'ambassadeur d'Espagne, paraît-il, n'avait pas été reçu assez honorablement, à son gré, dans les villes de France. Ainsi commençaient, entre les deux pays, les diffi- cultés d'étiquette qui ne cessèrent pas de se produire pen- dant toute la durée des négociations. A Liège, les ambassadeurs ne voulurent pas s'arrêter, parce que le conseil de ville avait refusé à d'Avaux de laisser rentrer certains personnages qui avaient été exilés. La foule n'en fut pas moins considérable pour [les voir passer. On tira même le canon pour les saluer; mais les trompettes françaises n'y firent pas de réponse. A Grave, la Meuse devient comme une petite mer. On dut changer de bateaux, laisser ceux de Charleville pour monter sur des vaisseaux; et ce ne fut pas sans avoir essuyé (4) Page 14. (>) Page 14.