Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             BIBLIOGRAPHIE                             471

  Lorsqu'en 1555, il quitta la Cour, ce fut pour se retirer définitive-
ment en Dauphiné, dans ses domaines patrimoniaux de la Rivoire et le
château de Miribel, qu'il avait acheté vers 1533.
   Il y consacra ses heures de loisir à la publication de ses œuvres, fai-
sant imprimer, en même temps que ses travaux antérieurs, de nou-
veaux écrits du même genre. M. de Terrebasse, qui a la bonne fortune
de les posséder presque tous, a dressé le catalogue détaillé de cette
précieuse collection et rendu de la sorte aux bibliographes un véritable
service. Tous ces livres sont composés en latin. Seul le De Sanitate
tuendâ, l'art de conserver la santé, a été traduit en français par Claude
Valgelas, médecin de Saint-Chamond, et imprimé à Lyon en 1559,
puis à Paris en 1572.
   D'après les titres mêmes de ces divers traités et les extraits qui nous en
sont donnés, Monteux nous semble avoir été surtout un praticien
habile, ce que nous appelons aujourd'hui un clinicien. Il s'occupe aussi
d'hygiène, témoin le livre que nous venons de citer, mais il tient égale-
ment à rapporter tout au long d'intéressantes observations. Comme
tous ses contemporains, l'illustre médecin ne put résister à la tentation
de créer des doctrines scientifiques, presque toujours basées sur des
hypothèses; sachons-lui gré, du moins, d'avoir su défendre coura-
geusement la médecine grecque, récemment introduite dans nos écoles.
   Grâce à sa très grande fortune, J. de Mon'.eux a pu laisser à la pos-
térité ses œuvres définitives dans des conditions typographiques tout à
fait exceptionnelles. Lié d'amitié avec Jean de Tournes, il chargea
le célèbre imprimeur lyonnais d'exécuter pour lui des tirages de premier
ordre, et rien de plus beau à mon avis n'est jamais sorti des presses de
notre ville. « Ces livres, dit M. de Terrebasse, sont remarquables non
seulement par leur exécution, mais encore par les encadrements variés,
les bandeaux, les lettres ornées, les dessins héraldiques qui les décorent
et les embellissent. Les tirages à part, sur grand papier, n'ont point
été oubliés, et on retrouve encore des exemplaires parés de belles
reliures, sorties des ateliers du célèbre imprimeur. » C'est sans doute
à cela qu'ils doivent d'avoir ainsi traversé près de trois siècles, et leur
auteur de ne pas être complètement enseveli dans l'oubli.
   Disons en terminant ce quia trait à ses œuvres, que Monteux eut encore
 soin de les parer de ses propres armoiries, qui se sont ainsi transmises
 jusqu'à nous. Elles sont de très bon goût, fort élégantes, et M. de