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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 269
donation qui devait valoir tant de prières ! Mais nous voyons
par là que nulle puissance séculière n'était capable de faire
respecter les droits de la propriété. Contre des seigneurs
puissants, il ne fallait rien moins que les malédictions et
les châtiments réservés au crime dans l'autre vie; menaces
qui avaient une grande force à ces époques de foi.
En 1007, comme l'atteste la charte 144 du Petit Carlu-
laire, il est dit que Hugues donne à l'abbaye, régie par dom
Raynald, un curtil, avec manse, jardin et vigne, le tout situé
au Mont-Saint-Jean. Ce Mont-Saint-Jean, qui ne fut appelé
qu'un peu plus tard Sanctus Joannes Vineis, était déjà à cette
époque un petit village chrétien qui avait succédé à un bourg
gallo-romain, comme le prouve le cimetière qu'on y a trouvé
et qui indique l'époque romaine. Il est dit dans la charte citée
qu'il était au Pagus lyonnais dans l'Ager Valle Ansensis,
vallée d'Anse, comme appartenant à cette châtellenie. Du
village de Saint-Jean-des-Vignes, pittoresquement placé au
sommet de la colline, qui domine Chazay, l'on jouit d'un
coup d'œil magnifique sur la vallée de l'Azergues. Il y eut
une famille de ce nom vers le xu e siècle, nous en parlerons
en son temps. Vers le xm e , Saint-Jean devint une possession
des abbés d'Ainay et dépendit du mandement de Chazay,
suivant la Charte de Charles V, 1378, où ses habitants
sont nommés comme devant contribuer à la défense de la
forteresse de Chazay et s'y retraire en cas d'ennemis.
Raynald fut abbé jusqu'en 1013, quoique dans la liste
des abbés au Grand Cartulaire, il ne siège que jusqu'en 1008,
ce qui est établi par la charte de la comtesse Theuberge,
qui donne en 1013, à l'abbaye gouvernée par dom Raynald,
de grands biens à Cerviacus (34) au territoire de Ternant.
(34) Petit Cari, d'Ainay. Charte 147.
N° 4. — Avtil 1889. 19