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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 263
la tête penchée du Christ sur la croix. C'était une tour
carrée, très élevée, dominant de beaucoup tous les édifices
du bourg ; crénelée, munie de mâchicoulis elle renfermait
le guetteur ainsi que la cloche d'alarme pour annoncer les
sinistres ou l'apparition de l'ennemi. Elle existe encore, sur-
montée d'une belle statue de la Vierge (12).
Actuellement, cette vieille église de Saint-Pierre est
enfouie sous une honteuse poussière et de fâcheux débris ;
elle sert de cave, de grenier, et personne ne se doute plus
de son importance. A peine quelque touriste demande-t-il
à la visiter; on pourrait croire que même les habitants de
Chazay n'en connaissent pas l'existence. Le domaine légué
plus haut par dame Angela à cette église, est la première
possession de l'abbaye d'Ainay au territoire de Chas-
selay (13).
(12) Cette statue a été élevée par les soins pieux et généreux d'une
bienfaitrice du pays, Mme Champin, née Malliavin.
(13) Chasselay, Cacelacus et Cacilliacus, dans YAger Mons-Aurea-
cencis, au bas du côté nord du Mont-Verdun, est situé dans un pays
très fertile, qui offre un aspect moitié riant, moitié sauvage, avec ses
plaines fécondes et ses collines boisées. Le bourg de Chasselay était
important et bien fortifié. Son château, défendu par de fortes murailles
et des fossés profonds, a acquis une certaine célébrité au temps où les
archevêques de Lyon en avaient la suzeraineté, et cela de 1173 à 3789.
Les abbés d'Ainay eurent plusieurs fois des démêlés assez sérieux avec
l'archevêque, seigneur de Chasselay, au sujet des limites de leur juri-
diction respective. Plusieurs grandes familles avaient fiefs, rentes et
servis à Chasselay. C'étaient les Arod, les de Franchelin, les de Guizeu
de Vimy, les de Lorgues, les de Costa, les de Manisseu, etc. Ces châ-
teaux et anciens fiefs appartiennent actuellement aux familles de
Bouchaud, Morand de Jouftrey, Joannard, Garcin-de-Fenoyl. L'abbé
d'Ainay nommait à la cure et en touchait les dîmes.