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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 259 Raynald Ier fut témoin, vers 934, d'une autre invasion dont nous trouvons les traces dans le Cariulaire de Savigny. Les Hongrois (les Huns) ravagèrent une partie du Lyonnais et détruisirent l'abbaye de Savigny et celle d'Ainay aux portes de Lyon (8.) L'abbé eut beaucoup à faire pour réparer alors les ruines de son couvent, il fut heureusement secondé et secouru par Amblard, le grand archevêque de Lyon. Grâce aux secours qu'il en obtint, il reconstitua les domaines de l'abbaye et continua à apporter dans nos pays l'heureuse influence de la foi chrétienne. Il fournit des pré- posés ou curés à tous les villages des environs de Chazay. Civrieux, Lozanne, Marcilly, Chasselay, furent desservis par des moines du couvent. De cette institution primitive, vint le droit pour l'abbé, jusqu'en 1789, de nommer à la cure de toutes ces paroisses. Que de bienfaits apporta ainsi dans nos campagnes le séjour de ces bons religieux, bienfaits de la science, des arts et de l'agriculture ! Pendant de longs siècles on sut apprécier leurs services, ce qui fut la cause des nombreux legs que nous verrons se multiplier en leur faveur. Puis quand le pays eut entièrement changé de face, quand nos populations possédant la lumière et les sciences que les moines leur avaient données, ne sentirent plus le besoin de leur secours et de leur protection, elles oublièrent leur heureuse influence. Si de nos jours les gens impartiaux reconnaissent l'œuvre extraordinaire des couvents aux temps passés, la plupart des hommes ignorants de l'histoire, ou c'est le nom de notre rivière. D'érudits lyonnais, MM. Bertholon et Aimé Vingtrinier veulent que le mot Azergues soit formé de Oued et Zergua, eaux bleues, nom gracieux et des plus poétiques, qui convient fort bien à notre jolie rivière. (8) Cari, de Savigny. Bernard. Paris, imp. Imp., 1863, p. LXXVII.