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apportés par le régime féodal. Ce régime avait pour base la terre, dis-
tribuée en petites parcelles par les grands possesseurs du sol, sous la
réserve d'un droit de cens. Or, c'est à côté de la censive et de nom-
breuses autres tenures roturières, que se forma d'abord le métayage,
puis le bail à ferme, qui se développa surtout aux dépens de ce dernier.
En France, on ne trouve guère d'exemple de bail à ferme, avant la fin
du xi« siècle. Mais, en Angleterre, il apparaît deux siècles plus tôt,
comme nous l'apprennent les œuvres de saint Anselme. Les lois Lom-
bardes traitent, de même, du bail à ferme ; il est aussi connu en
Palestine, et Beaumanoirnousen parle dans ses Coutumes du Beauvoisis.
Enfin, dans le Grand Coutumier, il est question à la fois des baux de
fermes et de maisons. Depuis le xm e siècle, en effet, ce contrat s'est
étendu, chaque jour, dans les provinces les plus riches et les plus fer-
tiles du nord et de l'est de la France, et pendant que le midi et le
centre demeurent fidèles au métayage, ses progrès sont continus jus-
qu'en 1789. — Sur une observation de M. Rougier, au sujet des
anciennes sociétés taisibles, M. Beaune ajoute que la dernière société
taisible, qui existait dans le Nivernais, a disparu en 1868. — Sur une
autre observation présentée soit parM.Caillemer, soit par M. Berlioux,
au sujet des ressemblances qui existent, sur ce point, entre le droit
lombard et les lois anglaises, M. Beaune répond que dans l'étude d'un
pareil sujet, il convient de constater le fait avant d'étudier le droit.
C'est ainsi qu'on trouve en Angleterre, plutôt qu'en France et dans
tous les autres pays, des contrats qui servent à expliquer les mots
employés dans nos plus anciennes législations.

   Séance du 26 février 1889. — Présidence de M. Léon Roux. —
M. le Président donne communication de deux lettres, l'une, par
laquelle M. l'abbé Ulysse Chevalier, correspondant de l'Institut, pose
sa candidature à la place laissée vacante par la mort de M. Guigue, et,
la seconde, de M. Gaspard André, architecte, qui sollicite le titre de
membre de la section des Beaux-Arts, en remplacement de M.Danguin,
nommé membre émérite. — Après avoir rappelé à la Compagnie la
perte qu'elle vient d'éprouver en la" personne de M. le docteur Teissier,
président de la classe des Sciences, M. le Président donne lecture du
discours qu'il eût prononcé sur sa tombe, si, suivant les désirs du défunt,
tout discours n'eût été interdit à ses funérailles. — Né en 1813,
M. Teissier fut, au Lycée de Lyon, un élève de l'abbé Noirot, envers