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 146                         BIBLIOGRAPHIE

    Ce livre est le dernier que le regretté M. Guigue ait livre au public.
 Il renferme d'abord le récit légendaire de la vie de saint Antoine, tra-
 duit du latin, par un religieux dominicain, Frère Pierre de Lanoy, et
dédié par ce dernier à Claude du Saix, seigneur de Revoyre, conseiller
 et chambellan de Charles VIII et du duc de Savoie.
    Ce récit, qui forme la partie principale de l'ouvrage, est un monu-
ment curieux de notre vieille langue du XVe siècle. Mais les lecteurs
lyonnais, qui s'attachent de préférence aux souvenirs de notre histoire
locale, trouveront aussi dans l'introduction et les documents inédits,
recueillis par M. Guigue, de curieux renseignements sur l'ancien Hôpi-
tal de la Contracterie et celui que l'Ordre de Saint-Antoine fonda, à la
fin du xme siècle, dans notre ville, pour soulager les malheureux
atteints de l'une des plus terribles maladies, dont les annales du Moyen
Age nous aient gardé le souvenir.
    Quelle était d'abord la véritable nature de l'affection, dont souffraient
les contracts, ainsi nommés parce qu'ils avaient les membres contractés
et dont le nom revient si souvent dans les chartes et les testaments de
cette époque reculée? Ne fallait-il pas qu'elle fût bien répandue, pour
qu'un hospice leur fût particulièrement réservé dans notre ville? Et ne
doit-on pas en conclure qu'elle ne témoigne guère, assurément, en
faveur de la salubrité des habitations au Moyen Age?
    Quel était, de même, ce mal des ardents, appelé aussi feu sacré in feu
de saint Antoine ? Voilà autant de questions à étudier et à résoudre pour
l'hygiéniste et l'homme de l'art. L'un et l'autre trouveront, dans ce
volume, plus d'un nouveau document, utile à consulter pour cette étude
de l'un des plus curieux chapitres de l'histoire de la médecine et de
l'hygiène publique.
    Ajoutons que ce volume est imprimé avec luxe. Par le soin donné à
la typographie, par ses lettres ornées et ses encadrements gracieux et
variés, c'est l'une des publications les plus remarquables qui soient sor-
ties des presses de notre habile imprimeur, M. Mougin-Rusand.

                                                             A. V.