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LES 134 VOYAGES DE MADAME DE SÉVIGNÉ aumônier de Monsieur, frère du Roi. Cet abbé Charrier que Ton a confondu parfois avec l'abbé Guillaume Charrier, l'ami de Mme de Sévignè, était son oncle. Ses relations avec Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, dont il était aumô- nier, le mêlèrent aux partisans de la Fronde et expliquent sa liaison avec le cardinal de Retz et aussi les rapports de Mme de Sèvigné avec plusieurs membres de la famille lyon- naise des Charrier. Cette famille était si nombreuse que la grand'mère de l'abbé Guillaume Charrier, Gabrielle du Four, testant le 14 juin 1666 (10), remercie Dieu au début de son testament de ce qu'il a prolongé sa vie et comblé sa famille assez, pour qu'elle puisse laisser 181 enfants et petits- enfants jusqu'à la 5e génération. Il n'est donc pas étonnant qu'il se soit fait quelque con- fusion entre les membres d'une telle famille. Ainsi, Ménes- trier raconte que le cardinal de Retz serait venu, après s'être échappé de prison en 1654, se cacher pendant quelque temps dans la maison de son ami située près de Lyon. Évi- demment, ce fait ne se rapporte pas à l'abbé Guillaume Charrier, mais à son oncle, l'ami du cardinal. Du reste, ce fait est sans doute inexact, car après son évasion du château de Nantes, en août 1653, Retz gagna Belle-Isle et de là , par mer, les côtes d'Espagne et ensuite l'Italie. Il ne vint donc pas à Lyon. Mais c'est au contraire de l'abbé Guil- laume Charrier qu'il est question dans un pamphlet de Sénecé contre le cardinal de Retz, où cet auteur prétend que les Mémoires du cardinal ne sont pas entièrement de sa main et que l'abbé Charrier a collaboré à leur composi- tion. Un fait plus vraisemblable, c'est que l'abbé Guillaume (to) Puitspelu. Vieilleries Lyotinaises, p. 199.