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I08                HISTOIRE DU COUVENT

religieux admettaient-ils l'existence d'un dèfinihur particu-
lier auprès du prieur de chaque couvent. Cette institution
n'existait pas parmi les Grand Carmes, du moins dans le
couvent de Lyon. Les religieux de ce monastère étaient en
effet très jaloux de leurs prérogative's. Ils ne déléguaient
leurs attributions que lorsque la nécessité leur en imposait
le devoir. Aussi évitaient-ils de créer au-dessus d'eux un
conseil qui aurait pu se passer de leurs avis sur toutes les
questions intéressant leur communauté. C'était dans ce but
qu'ils formulaient si fréquemment leur désir de voir tenir
le chapitre provincial dans leur couvent, parce que leur
prieur ne devant pas s'éloigner, ils n'avaient pas à lui donner
un discret ou mandataire ; ils retenaient alors dans leurs
propres mains le pouvoir de se prononcer eux-mêmes sur
tout ce qui pouvait être mis en discussion au sein du chapitre
provincial. Enfin les constitutions de l'ordre exigeaient que
chaque année le R. P. provincial vînt visiter tous les cou-
vents de sa province et consigner sur un registre à ce des-
tiné les recommandations qui lui paraîtraient motivées par
les abus tolérés dans la communauté.
   IV. Organisation civile. — L'impression que fait sur l'es-
prit la lecture du livre de leurs résolutions capitulaires ne
réveille pas des idées exclusivement religieuses. Si nous
possédions ceux qui ont précédé l'année 1542, on pourrait
suivre presque jour par jour l'histoire de la vie intime de
ces moines. Malheureusement, les archives départementales
ne renferment que le registre qui va du 2 mai 1642 jusqu'au
26 juillet 1732. Ce document, bien qu'il n'embrasse qu'une
période de 90 ans, suffit cependant pour nous faire juger
ce qu'était ce couvent. L'esprit d'association y était forte-
ment développé. Les rangs hiérarchiques n'avaient droit au
respect qu'au point de vue de la discipline religieuse ; en