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6|                    SOCIÉTÉS SAVANTES

délivrance du legs Chazière, dont les revenus seront employés, tous les
deux ans, à récompenser un grand acte de vertu ou une œuvre remar-
quable. — Après le compte rendu annuel des recettes et des dépenses
de l'Académie, présenté par M. Morin-Pons, trésorier, il est procédé
au renouvellement des Commissions de publication, et des prix Lebrun
et Ampère-Cheuvreux.

   Séance du i$ janvier 1889. — Présidence de M. Léon Roux. — M. le
Président rappelle que les candidatures pour la place vacante dans la
section des Beaux-Arts, en remplacement de M. Danguin, nommé
émérite, devront être produites avant le i<* mars prochain. — L'Aca-
démie procède à la nomination des membres de la Commission des
finances et de celles des prix Livet, Lombard de Bufnères et Chazière.
   M. Arloing fait une communication sur un microbe appelé bacillus
héminecrobioplrilus. Ce microbe n'agit pas sur les tissus sains, ni sur les
tissus complètement putréfiés, mais seulement sur ceux qui com-
mencent à se mortifier. La culture en réussit très bien dans le bouillon
de veau neutre ; il vit dans l'air avec la même facilité que dans un
autre gaz. Il peut aussi se développer sur les corps solides, notamment
sur la gélatine et sur la pomme de terre cuite. L'orateur fait passer
sous les yeux de l'Académie de beaux échantillons de ce microbe, dont
l'action pathogène est nulle dans le tissu conjonctif sain, de même que
dans le tissu un peu contusionné, et dans les injections faites dans les
veines d'un animal. Il rend compte des effets de l'inoculation pratiquée
par lui sur un mouton, dans des conditions diverses, et qui lui a révélé
que, pour la fermentation de ce microbe, il faut que la circulation ne
soit pas régulière, ni nulle, mais en voie de diminution. Sans danger
pour un corps bien portant, il exerce des ravages épouvantables, dès
qu'il y a un léger trouble de la circulation du sang dans certaines
parties. D'autres expériences lui ont démontré que l'inoculation de ce
 microbe ne constitue pas une sorte de vaccination assurant l'immunité
contre la maladie. On doit donc ranger le nouveau bacille dans la caté-
 gorie des virus non vaccinants. — M. le Président félicite M. Arloing
 de la découverte qu'il vient de faire et le remercie d'en avoir donné
 communication à l'Académie. — M. le docteur Teissier croit aussi,
 comme M. Arloing, qu'il y a deux sortes de microbes et que beaucoup
 d'entre eux ne donnent pas l'immunité. — Aux exemples cités par
 M. Teissier, M. Arloing répond qu'il n'est pas douteux que certains