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                       LE PÈRE GRASSET                         35

  En 1655, « à la diligence du V. P. Grasset, » l'image
de 1» Vierge fut posée dans la niche qui surmonte la grande
porte du monastère ; « l'image a esté faicte à Lyon et a
cousté 200 livres. »
  Le manuscrit va jusqu'au mois d'octobre 1661, d'où l'on
peut conclure que son auteur mourut peu après cette
époque.
  A ces rares données sur le P. Grasset, on peut ajouter le
passage suivant de la notice sur le cardinal de Colombier,
dans la Gallia purpurata, qui évidemment, malgré l'altération
du nom, se rapporte à notre chroniqueur :
   Humanissimus et religiosissimus vir Goussencourt CÅ“leslinus
aliqua hujus Cardinalis et Avunculi ex suo M. S. codice, quem
parât de omnibus Ordinis Calestini in Francia Ccsnobiis, niihi
subministravit (2).
   Le manuscrit du P. Grasset comprend, en effet, non
seulement deux notices très complètes sur le cardinal Pierre
Bertrand, d'Annonay, et sur son neveu, le cardinal Pierre
Bertrand de Colombier, mais encore une troisième partie
consacrée aux divers monastères des Célestins en France,
et particulièrement à celui de Colombier. L'auteur, ayant
lu tous les papiers des archives des Célestins de Colombier
pour en dresser un inventaire général, fut frappé de l'ab-
sence de tout travail spécial sur le fondateur du monastère.
Il résolut alors de combler cette lacune. Un autre motif l'y
détermina, et ce motif est assez curieux pour être noté ici.
On avait cru, paraît-il, jusqu'au xvn e siècle, que le cardinal
de Colombier avait été déterminé à cette fondation par un
accident arrivé à un de ses neveux, Jean de Colombier,


  (2) PIERRE FRYZON. Gallia purpuruta. Paris 1638, page 353.