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476                      LA PRÉCONISATION

   Ces instruments mentionnent fréquemment, pendant les
xive et xve siècles, donatn preconisalam ou distribution
préconisée, la préconisalion (1).
   A cette époque où les journaux, les affiches et les écri-
teaux étaient choses inconnues, la publicité se faisait par le
cri. On criait les denrées, les objets perdus, les décès, les
invitations aux obsèques, les ordonnances, les citations en
justice, les ajournements, les nouvelles, les assemblées des
confréries. Toutes les cours de justice et la plupart des
villes avaient une charge de juré crieur pour faire, dans les
carrefours, avec trompette, tambour ou cloche, les cris ou pro-
clamations des actes de l'autorité, soit royale, soit judiciaire,
soit municipale. Chez les Romains, cet officier était nommé
Prœco; il publiait les jugements, les lois, les ordonnances,
citait les défendeurs, les accusateurs et les témoins, appelait
le peuple aux comices, l'invitait aux jeux publics, etc., (2).
   Ducange cite plusieurs monuments écrits qui constatent
les prêconisations et les préconisaleurs, cris et crieurs
 publics pendant le cours du moyen-âge (3). Le musée épi-
 graphique de Lyon renferme une plaque de marbre gravée
 représentant la Vierge sur un trône, le front couronné,



   (1) Depuis plusieurs siècles, ce mot n'est employé que pour désigner
la déclaration solennelle, faite dans le consistoire de Borne, qu'un
ecclésiastique nommé à une prélature par son souverain a les qualités
requises et que sa nomination est soumise à l'agrément du pape.
   (2) Forcellini : Totius latinitatis lexicon ; verbo : prœconiim.
    (3) Glossarium latinitatis. — Malgré nos moyens de publicité cet
 usage a persisté. Le souvenir du père La Rose n'est pas encore éteint;
on aime à se rappeler cette ligure originale et les plaisanteries dont il
émaillait ses annonces. Il donnait ainsi son adresse : « Je demeure
telle rue, tel numéro, en face le magasin des demoiselles X-, on me
 trouve toujours sur la cadette. »