Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
136                    LES COLINETTES

avec un entier désintéressement, mais que la nécessité de
ses affaires et le peu de revenu qu'il tiroit de son canoni-
cat l'obligeoit de s'en réserver les revenus pendant sa vie.
Nous le remerciâmes le plus honestement qu'il nous fut
possible; nous l'assurâmes que nous ne manquerions
jamais de reconnaissance pour ses bontez, et qu'après
avoir pris conseil, nous ferions en sa faveur tout ce que la
conscience nous permettroit de faire d'avantageux. Nous
en escrivîmes aussitôt à Monseigneur l'archevesque qui
étoit alors à Paris, qui approuva cette union et qui nous
manda qu'elle pouvoit se faire avec sa seule autorité, sans
envoyer à Rome, pourveu qu'on la fit homologuer au
Parlement.
   Mais avant d'entrer dans le récit du détail des procédu-
res et des formalitez qu'il a fallu faire pour parvenir à
cette union, il est à propos de remonter jusqu'à l'origine de
cette chapelle et de raconter ici ce que la tradition, ce que
les historiens de cette ville, ce que les titres qui nous sont
tombez entre les mains, nous apprennent de son com-
mencement, de sa fondation, de ses revenus, et des divers
événements et révolutions qui lui sont arrivez jusqu'à
présent.
   Ce qu'il y a de très-certain , est que la chapelle de
Saint-Sébastien est une de ces anciennes reclusières dont
il est parlé dans l'histoire de Lyon, et dont il reste encore
quelque monument. Ces reclusières étoient de petits lieux
placez en divers endroits de la ville, dans les quels se
renfermoient des personnes pour toute leur vie. On leur
dressoit dans ces lieux de petites chapelles et on leur pas-
soit par une fenêtre la nourriture qui leur étoit nécessaire.
On appeloit ces retraites des hermitages de cité ou reclu-
sières. Il y en avoit pour des hommes et des femmes.
Celles des hommes estoient Saint-Sébastien au haut de la
coste qui conduit au fauxbourg de la Croix-Rousse, Saint-
Clair prez du Rosne, Saint-Alban proche du palais, Saint-