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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 211 dont la défense avait été confiée au chevalier Christophe de Thélis, des seigneurs de Charnay, 1479 (3). Ce fut dans le cours de cette année 1479, que nos pays furent envahis par une multitude considérable de saute- relles, chenilles et limaces, qui détruisirent les blés, l'herbe des prairies, les feuilles et les fruits des arbres. On ordonna des prières publiques dans tout le Lyonnais. Partout se firent de grandes processions que les habitants de nos campagnes suivirent en pleurant et en chantant les litanies des saints. L'official de Lyon excommunia ces ani- maux malfaisants, qui moururent tous, nous dit le bon moine B. Maillard (4). Après ce fléau il en parut un autre ; l'hiver de 1480 fut des plus rigoureux. Du 26 décembre au 6 février il y eut une neige si abondante et si continue, que les oiseaux et bestiaux moururent de faim et de soif. La Saône et le Rhône furent tellement gelés que les chevaux, attelés à des voitures pesamment chargées, traversèrent facilement ces deux cours d'eau sur la glace. Les vignes et les blés furent gelés, ce qui occasionna l'année suivante, la famine, la peste et la mort de beaucoup de malheureux (5). Les abbayes d'Ainay et de Savigny distribuèrent de grandes aumônes autour d'elles (6) 1481, avec d'autant plus d'op- portunité que ce fut une suite d'années malheureuses. L'été de 1485 fut très pluvieux et très froid, la grêle tomba fréquemment et l'on fut tourmenté par une multi- (3) Mazures, t. I, p. 636. (4) B. Maillard, p. 26. {5) B. Maillard, p. 26. (6) B. Maillard, p. 28.