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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 59
à être vivement réprimées, l'autorité du roi de France allant
chaque jour en s'affermissant. Charles VII, en constituant
une armée régulière, faisait entrer les soldats et capitaines
de ces bandes indisciplinées dans les compagnies perma-
nentes des gens d'armes, belle organisation qui fut une des
bases sur lesquelles s'élevèrent les armées modernes (48).
Nous croyons que l'abbé du Terrail sut mettre à l'abri
des assauts des Ecorcheurs sa forteresse de Chazay, car rien
dans les chartes de cette époque ne nous fait supposer ni
que Chazay ait été pris, ni que l'on ait dû payer rançon.
Cependant l'inventaire des pièces de l'abbaye d'Ainay
fait mention d'un acte par lequel les officiers de Chazay
eurent à produire, en 1444, une défense de leur conduite
pendant les guerres. Serait-ce pour n'avoir pas su mettre
notre ville à l'abri des attaques des Ecorcheurs? Cette
pièce, comme tant d'autres, a été enlevée des Archives
d'Ainay (49).
Mais ce qui nous fait croire que le trésor de l'abbaye n'avait
pas été mis à contribution, c'est l'achat que fit, en l'année
1446, l'abbé Antoine à noble et puissant homme Gallias de
Chiel, seigneur de Beaulieu, de divers servis et d'un pré
important au territoire de Chazay (50).
Nous croyons plutôt que ce fut le château de Beaulieu
qui fut pillé et rançonné par les Ecorcheurs, vu la détresse
où se trouve son possesseur.
L. PAGANI.
(A suivre.)
(48) P. Canat de Chizy. Les Ecorcheurs, p. 140.
(49) Arch. du Rhône. Aiaay. H. 4280, fol. 42.
(50) Arch. du Rhône. Ainay. 2e arm., vol. 46, charte 3.