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166                      ÉTUDE HISTORIQUE

le voisinage du dernier, on retrouve encore, en plusieurs
endroits, des restes assez bien conservés de l'aqueduc
souterrain, qui a été creusé parfois dans le roc vif.
    Malheureusement ces derniers débris d'une civilisa-
 tion qui nous étonne encore par la grandeur et la du-
rée de ses œuvres, tendent chaque jour à disparaître.
 L'isolement et la solidité de ces ruines les ont plus
protégées jusqu'ici contre une destruction complète que
 le sentiment de respect, inconnu de l'homme du peuple,
 que nous éprouvons à la vue des monuments de nos pères.
     Si le bourg de Saint-Didier a pu exister à l'époque
 gallo-romaine, nous ignorons quel fut son nom primi-
 tif. Car saint Didier, évêque de Vienne, sous le vo-
 cable duquel est placée son église, ne souffrit le mar-
 tyre qu'en l'année 608, par les ordres de la reine Bru-
 nehaut. Ce n'est même qu'en 984 que le nom de ce
 village apparaît pour la première fois dans l'histoire.
 A cette date, Burchard, archevêque de Lyon, énumé-
 rant, dans la charte qui porte son nom, les diverses
 possessions de l'Eglise de Lyon, nous apprend que cette
 Eglise possédait des vignes à Corsonnat et à Saint-Di-
  dier : In villa Corsenatis vineas et vineas quœ sunt
 sancti Desiderii (1).
    Une autre charte de l'an 1070, qui renferme une
 donation faite à l'abbaye de Savigny, par un nommé
 Pierre, de trois fosserées (2) de vigne, situées au lieu
  de Chapon, nous apprend aussi que, depuis une épo-
 que fort ancienne, la vigne a été l'objet d'une culture
  assez étendue, sur le territoire de Saint-Didier (3).

   (1) Menestrier, Hist. civ. et consul, de Lyon. Preuves, p. 3.
   (2) La fosserée représentait la surface qu'un homme pouvait tra-
vailler en un jour; c'était l'hommée actuelle, 4 ares, 28 cent, environ-
  (3) Cartwl. de Savigny, eh. 799.