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404               ÉTYMOLOGIE DU MOT DIEU




                              II.

    Une incontestable preuve, selon vous, mon Révérend
 Père, que les noms divins Zeus et Jou sont identiques au
 mot sanskrit dyaus, ciel, dérivé lui-même de div, briller,
 c'est que ces divers mots ou noms se confondent par leurs
 déclinaisons de la manière la plus complète.
    Mais, mon Révérend Père, c'est là non pas une preuve,
mais un simple indice de forme, auquel il me semble qu'il
conviendrait d'appliquer la règle d'après laquelle la parenté
et, à plus forte raison, l'identité originelle des mots, doit
s'appuyer non-seulement sur les apparences extérieures,
mais sur les rapports intrinsèques, soit sur la valeur signi-
ficative. Or, entre lavaleurdes mots deva, brillant, divas,
jour, dyaus, ciel, et la notion d'un Dieu suprême; entre
celle surtout du mot dijaus, ciel, — et l'Etre suprême dési-
gné sous les noms de Zeus et de Jou, il y a l'immensité.
Jamais l'idée matérielle de ce qui brille aux yeux n'aurait
pu seule conduire à celle d'une Toute-puissance divine ;
jamais surtout la personnification de la voûte étoilée n'au-
rait pu donner lieu à une légende dans laquelle se repro-
duit, trait pour trait, tout ce que la première partie de la
tradition sacrée dit de Dieu sous le nom de Jékovah. Un
élément autre que div, briller, est donc nécessairement
entré dans le mot deva en tant que signifiant Dieu et a dû
donner naissance à un nom de Zeus, équivalent profane
de celui de Jéhovah. A côté de l'élément div, de valeur
toute matérielle, nous devons donc reconnaître un élément
de valeur spirituelle qui s'est associé à certains d'entre ses
dérivés. Et quel peut être cet élément de valeur spirituelle
susceptible de prendre indifféremment les deux formes,
soit Théos, Sios, Zeus, Deus... soit Iaô, Io, lu... sinon
celui que nous offre la langue hébraïque ou primitive
dans le nom de l'Etre suprême employé à la seconde ou