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276 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON écoles (1 ). Un saint prêtre avait été également leur fonda- teur. Charles Demia (2), vice-promoteur de l'archevêché, sous l'autorité de. Camille de Neufville-Villeroy, archevê- que de Lyon, né à Bourg, le 2 octobre 1636, et mort à Lyon, le 23 octobre 4689, avait fondé, en 1671, derrière l'église Saint-Nizier, près de la rue Gentil, une maison appelée le Séminaire de Saint-Charles ou du Petit-Car- (1) L'histoire de l'enseignement et des petites écoles à Lyon n'a pas encore été écrite et n'est nullement connue. Je me suis donc proposé de l'écrire, et déjà j'ai réuni un grand nombre de matériaux. Dans cet ouvrage, je parlerai aussi de la désorganisation de nos écoles en 1870 et des étranges instituteurs et institutrices à qui on confia alors l'instruction des enfants dans des écoles d'où Dieu avait été chassé Je raconterai aussi avec des détails qu'on ignore en- core, la fameuse fête des écoles, cette ignoble saturnale où des cen- taines d'enfants tombaient et se roulaient ivres (2) On peut dire, à la gloire de Lyon, que c'est l'abbé Ch. Demia qui a inspiré, par ses Remontrances au Consulat lyonnais, à l'abbé de La Salle la pensée de la fondation de son Institut. On lit, en effet, dans la Vie de ce dernier, publiée à Rouen, en 1874, par un frère des écoles chrétiennes, le passage suivant : « C'est en 1666 que le zélé Ch. Demia se faisait l'éloquent interprète des vœux formés par tous les hommes de bien en faveur de l'instruction chrétienne des enfants. Ses Remontrances furent propagées à Rouen et à Reims, par les soins du R. P. Barré, de M. Roland, chanoine de Reims, et de Feret, curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. L'abbé de La Salle les lut, les goûta et conçut, dès lors, pour l'instruction des enfants pau- vres les premières ardeurs de ce zèle admirable dont, encore aujour- d'hui, la France éprouve les effets. » Dans ses Remontrâmes ait, Consulat, Ch. Demia disait aussi avec une grande justesse : « Les pauvres n'ayant pas le moyen d'élever leurs enfants, ils les laissent dans l'ignorance de leurs obligations ; le soin qu'ils ont de vivre fait qu'ils oublient celui de leur faire appren- dre à bien vivre, et eux-mêmes ayant été mal élevés, ils ne peuvent communiquer une bonne éducation qu'ils n'ont pas reçue. »