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                  DES DAMES DE SAINT-PIERRE                71

 provenant de la condensation de tous les produits quo
 nous avons énumérés, lequel M. Détanger a enlevé, comme
 nous l'avons dit, avec un soin tout particulier, à l'aide des
 procédés Chevalier. On comprendra, facilement qu'elles
 aient poussé au noir et qu'il soit dorénavant impossible
 de leur rendre l'harmonie du clair obscur qui en faisait
 probablement le mérite. Quelques parties seulement s'en-
 lèvent un peu en clair comme des taches sur un ensemble
 obscurci. Il n'a été retrouvé aucune date ni aucune signa-
 ture.
    Le premier tableau qui s'offre à la vue au fond de la
 salle représente la Cène.
    Le Christ, tenant le calice dans la main gauche vient
 de dire : ceci est mon sang en regardant le ciel ; les
 apôtres sont groupés autour d'une longue table qui rem-
plit la plus grande partie de la largeur du panneau.
   Le cintre est accompagné d'une riche draperie rouge
frangée d'or, et au ceintre, pend une sorte de lustre où
brillent diverses flammes.
 . A chaque extrémité de la table s'étage, sur des dres-
soirs, une riche argenterie que déjeunes serviteurs sem-
blent apporter pour le service du banquet.
   Si la composition générale est bonne, le dessin laisse à
désirer. Les têtes sont généralement petites et les yeux
se présentent trop à fleur du crâne. Le coloris pouvait
être satisfaisant à l'époque de l'exécution, mais comme
l'action se passe la nuit, suivant le texte de l'Evangile
et ainsi que l'indique le lustre, cela a conduit l'artiste à
faire sombre, et la peinture en est d'autant plus devenue
foncée.
   Si la tête du Christ laisse à désirer, quelques attitudes
ne manquent pas de vérité et la tête de saint Jean est
d'une bonne expression.