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32 BURGONDES. en icelles, ils fissent puis la guerre aux Romains ; et de là vint, dit Eutrope, qu'ils furent appelez Bourguignons : quia crebra per limitent habitacula constitula , Burgos , vulgà vocabanl. » XVII. Au XVIIIe siècle, Honoré Bouche (1), prétend que « Drusus, forlifianl les frontières des Gaules contre la course des Allemands, y laissa des garnisons romaines en des villes et des châteaux qui, au langage de ce pays là , sont nommés bourgs, d'où est dérivé le nom de Bourgui- gnons. » Dunod, l'historien des Séquanais et des Bourguignons, attribue aux Burgondes une origine gauloise ; mais il veut qu'ils aient pris leur nom des burgi, qu'ils habitaient après avoir quille les Gaules. « Pontus Hulérus, dit-il, appelle la nation des Burgondes; Burgwonder, id est vicalim habitans; c'est de ce qu'ils avaient coutume d'habiter ensemble dans des bourgs qu'ils ont probablement pris le nom de Bur- gondi, en remplacement de celui qu'ils portaient en sortant des Gaules (2). » Dubos, dans son Histoire critique de la Monarchie fran- çaise , se fondant sur l'autorité d'Ammien Marcellin et d'Orose, donne aux Burgondes une origine romaine. Il fait •dériver leur nom des burgi, qu'il considère comme des lieux fortifiés, par une fausse interprétation d'Orose qu'il Iraduit infidèlement en ces termes : « On dit que Drusus Nero et Tibère, son frère, après avoir soumis l'intérieur de la Ger- manie, y laissèrent, pour la tenir en sujétion , des camps palissades et retranchés, et que les Bourguignons, qui sont aujourd'hui une nation si nombreuse, sont les descendants (i) Histoire de Provence; in-fol., Paris, 1736, t. i, p. 560. (2) Dunod. Histoire des Sèquanoi$, des Bourguignons et du premier royaume de Bourgogne; in-4°, Dijon, 1735-37, t. i, p. 218.