Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
104                      PE L'HOMME.

   N'a-t-on pas jeté l'anathème sur leur étude à cause du
mot naturalisme employé dans l'école? Mais ce n'est ici
qu'une ressemblance et une confusion de mots. Le natura-
lisme, en opposition au supernaturalisme, veut que l'homme
parvienne à la vérité (religieuse) par les forces naturelles de
son esprit, sans le secours d'un appui divin. Sous ce rapport
le naturalisme est l'adversaire de la foi et de la révélation.
Il nie la révélation, tandis que le rationalisme l'admet, en
se réservant l'examen. Mais le naturalisme, malgré son nom,
ne résulte pas de l'étude des sciences naturelles. Un natu-
raliste au point de vue de la théologie, est bien différent
d'un naturaliste au point de vue de la nature.
    Et cette branche de la science appelée physiologie de la
nature, est-elle plus corruptrice que l'étude empirique des
phénomènes, ou la contemplation poétique de leur en-
semble?
    Les recherches métaphysiques, dans la sphère des exis-
tences perçues par les sens extérieurs, étaient autrefois
comprises sous le nom de cosmologie comme une partie
subordonnée à la métaphysique. Depuis que cette dernière
 science s'est restreinte dans le domaine de l'ontologie, la
cosmologie a continué sous le nom de philosophie de la
nature. Le champ qui lui est réservé est limité entre les
 sciences purement empiriques d'un côté, et les recherches
inclusivement métaphysiques de l'autre.
    Dans l'antiquité, ces trois domaines aujourd'hui séparés,
 étaient compris sous le nom de physique. Les travaux de
Bacon et de Kant rendirent une division nécessaire. L'école
de Schelling a essayé de réunir de nouveau ces trois do-
maines, mais elle a échoué dans l'obscurité.
    La philosophie de la nature est possible, seulement si on
 reconnaît la possibilité de la métaphysique. En Angleterre,
 où on ne fait pas cette distinction, la philosophie de la