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                         DE L'HOMME.                      i"2ï)

 le péché? Les merveilles, les phénomènes de la nature, la
 crainte qu'ils inspirent au sauvage ignorant, le conduisent à
 l'idée de puissances supérieures. Ces mêmes merveilles
 conduisent a l'idée de Dieu l'esprit plus développé du
penseur qui a étudié la nature. 11 faut d'abord que cette
idée apparaisse dans l'esprit sous l'influence d'une cause
quelconque. On ne peut trouver ce qui n'existe pas, ni
savoir ce qui est inconnu. Je reconnais Dieu à la vue de
ses œuvres, comme je reconnais à ses caresses celle qui
m'a donné le jour (de Gérando).
    Dieu est ainsi manifesté direc'ement à notre esprit. Aucun
mortel ne l'a manifesté aux autres. Même tous les fondateurs
de religions ont présupposé la connaissance de Dieu dans
le monde.
     On parle des attributs de Dieu dont nous apercevons les
effets dans la nature. Mais combien nous connaisssons peu
de cette nature, et cependant nous voulons nous en servir
pour mesurer la perfection infinie de Dieu. C'est dans la
nature que nous puisons l'idée de la toute présence de Dieu;
dans l'unité infinie ne ses créations, l'idée de l'unité d'un
Dieu vivant ; dans la grandeur des phénomènes, l'idée d'un
Dieu tout puissant et tout sage.
    On a reproché aux mortels de faire leurs dieux un peu
trop humains, sujets à la colère et à la vengeance. Les plus
sages ne doivent pas en rire, car ils n'évitent pas toujours
cet écueil. Que de contradictions quand ils appliquent à
Dieu, à l'infini les attributs de la nature humaine. On parle
par exemple d'une volonté de Dieu. Est-ce qu'à l'instar de
l'homme, Dieu peut se proposer ceci ou cela, faire des essais,
choisir entre le bien et le mal, entre le meilleur et le pire?
Non, son choix est fait de toute éternité. On parle de sa
haute raison, de ses pensées. N'est-il pas au-dessus de toute
raison, de toute pensée actuelle ? Sa raison ne peut être