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 248                     EXPOSITION LYOKNÂISE.
 encore l'expérience ou le soin de certains détails esquivés ou
 dépourvus de force et de netteté, pour que ses œuvres voient
 l'originalité de leur nature exercer toutes ses séductions.
    Crémieux est l'école des modèles ', Crémieux pose toute
 l'année, et toute l'année, hiver et été, nos paysagistes vont et
 viennent sur la route qui les conduit à ses appétissants hôtels et
 aux sites pittoresques, aux grandes lignes italiennes que cette
 ville leurs offre, suivant les poses qu'ils lui font prendre en
 contournant ses vieux murs et les fabriques dont elle se pare.
 M. Ànrioud est le premier que nous trouvons sur cette route
fréquentée. 11 a le sentiment du dessin et de la couleur, il ne
 tient qu'à lui d'y joindre une étude plus serrée du genre qu'il
 a embrassé.
    M. Bailly vise trop haut et touche trop bas dans le genre et
l'histoire : moins de prétention et plus de fini, voilà ce dont il
a besoin. Son Supplice d'Etienne Dolet a de l'animation, des si-
tuations bien comprises ; mais, l'ensemble aurait pu avoir plus de
science dans la distribution. Le groupe principal a été soigné et
accusé avec une assez grande force d'imagination et de pensée.
    M. Bellet-Dupoizat déploie dans son Entrée des Hussiles au
 Concile de Bàle sa vigueur habituelle de coloriste ; quelques-
uns diraient : toute sa verve ; d'autres : toute sa fougue. Il y a de
belles figures, de beaux groupes, de grands effets dans cette
composition , assez même pour excuser sinon pour racheter les
crudités et les négligences qui se rencontrent sur différents
points. Les Petites Demoiselles de Bellecour ont fait jeter les
hauts cris, nonobstant la beauté éclatante du couchant qui éclaire
leurs ébats à travers des marronniers pris peut-être dans une
boîte de Nuremberg perfectionnée. Il est vrai qu'on fait si bien
à Nuremberg, aujourd'hui ! Les bébés ne sont pas heureuses ,
d'exécution, du moins. Il y a là une bonne figure (figure n'est pas
le mot), une bonne étude : celle de la dame assise et tournant le
dos au public.
    Quel difficile sujet que les demoiselles de Bellecour? Nous le
savions, du reste. M. Bellet-Dupoizat a échoué avec les petites;
il aurait mieux réussi avec les grandes, s'il les eût entreprises.
Les enfants sont trop capricieux, ils lutinent les talents les plus
vifs et les égarent souvent.
    M. Bergasse a une tête de jeune fille un peu faible de
nuances, mais fort jolie et finement rendue.
    Le premier peintre de fleurs que nous rencontrons est un dé-
butant, M. Bergeret, qui est à bonne école et qui débute par
où beaucoup ont fini, par un essai heureux.
    Voici encore un nom qui apparaît avec le prestige de l'imagi-
nation , c'est-à-dire voici les petits tableaux de fleurs de made-
moiselle Berthod, qui reflètent les impressions vives d'une pa-
lette qui débute. Trop de sève, trop d'éclat, pas assez de fer-
meté et de fond dans le dessin, tels sont les défauts que nous