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498 MON VOYAGE A PARIS. ressanl à voir dans notre L o n d r e s , pour que vous alliez sur le continent chercher satisfaction à voire curiosité? Avez- vous visité toutes les admirables choses que Londres con- tient? connaissez-vous, par exemple, l'intérieur de Westmins- Icr-Abbey ? — Non, en vérité, je dois en convenir, répondis-je. — Quoi, serait-il vrai! vous ne connaissez pas ce monu- ment qu'on dit si beau, s'écria Mistress Taylor! je vous as- sure que cela m'étonne beaucoup. — Avez-vous visité la tour de Londres, continua le révé- rend ministre? — Pas davantage, je l'avoue. — Et l'église de saint Paul ? — Non , en vérité. — Et le jardin zoologique ? — Jamais. — Dieu me bénisse, mon cher a m i , s'écria le ministre, en poussant mon bras sous le sien , vous pouvez sans scrupule ajourner votre voyage à Paris à quelque temps d'ici. Vous savez le proverbe : « N'allons pas glaner chez le voisin, quand nous avons à moissonner notre propre champ ». Ac- ceptez donc notre invitation: nous prenons votre j o u r n é e ; nous vous ferons connaître ce Londres que vous avez vu tous les jours, depuis tant d'années, sans l'avoir, à ce qu'il paraît, regardé jamais. Il n'était guère possible de résister à cette aimable insis- tance; j'acceptai l'invitalionqui m'était faite de si bonne grâce. Notre première visite fut pour W eslmmster-Abbey. Je n'a- vais jamais vu l'intérieur de ce temple magnifique ; je fus frappé d'admiration en y entrant. Le silence majestueux qui régnait sous ces voûtes recouvrant les cendres des rois anglais et de tous les hommes illustres ou remarquables dont s'honore la Grande-Bretagne, le grandiose et la beauté de l'architecture intérieure, le jour mystérieux pénétrant par les fenêtres découpées en dentelle, t o u t , dans ce bel édifice,