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170                   FORTIFICATIONS l)F. LYON

    Après avoir cité plusieurs extraits de l'histoire de Paradin , con
cernant les fortifications, l'abbé Greppo s'est trompé en voulant
établir , par des raisons spécieuses, que l'enceinte de Fourvière
fut construite sous Louis XI, à la fin du XVe siècle, tandis qu'elle
date du règne de Charles V. Il n'eut pas commis cette erreur, en
suivant le conseil qu'il donne à la fin de son mémoire :
    « Si l'on était curieux de fouiller dans les archives de la ville,
 " je ne doute pas que l'on n'y trouvât tous les détails qui peuvent
 « intéresser. »
    Grâce à l'obligeance de M. Grandperret, ces recherches ont été
faites et ont amené la découverte de manuscrits authentiques qui
sont aujourd'hui soumis à l'appréciation de l'Académie.
   En étudiant le développement progressif de ces fortifications, on
leur voit prendre l'empreinte de chaque époque. Au vaste camp
retranché des Romains, succède l'enceinte continue des Rois Bour-
guignons. Puis vient la féodalité sacerdotale qui n'a pour se défendre
que des cloîtres fortifiés. Sous la domination de nos rois , l'enceinte
continue reparaît flanquée de tours rondes et carrées du moyen-
âge, avec créneaux et mâchicoulis. A la renaissance, cette enceinte
affecte la forme bastionnée, mais les murs s'élèvent encore à une
grande hauteur au-dessus du terrain naturel. Depuis l'invention de
la poudre, les moyens d'attaque s'étant multipliés, la défense fut
obligée de se dérober aux feux courbes de l'artillerie et aux effets
prodigieux des batteries de brèche ; c'est ce qui a donné lieu à la
fortification moderne, dont le secret est de couvrir par des masses
de terre, les maçonneries, le matériel et les défenseurs.
   Nous ferons aussi remarquer que chaque enceinte nouvelle de Lyon
correspond à une enceinte de Paris, et que ces deux villes se sont
toujours prêté un mutuel appui dans les luttes terribles qu'elles ont
soutenues contre les ennemis de la France.


                                  I.


  200 ans avant J.-C. — Avant l'arrivée des Romains dans les
Gaules, il n'est pas probable que le plateau de Fourvière, qui était