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DE L'HABITUDE. 135 étroitement liés entre eux par un lien commun qui est la vie, et que les envisager isolément sans tenir compte de la solidarité qui les unit, c'est n'arriver qu'à une connaissance imparfaite des uns et des autres. Sans vouloir confondre ces deux sciences, nous désirons qu'elles oublient leurs anciennes hostilités, qu'elles se rapprochent afin de s'éclairer Tune par l'autre, que ceux qui recherchent plus spécialement les lois des organismes vivants ne restent pas étrangers aux lois qui régissent la pensée, que les physiologistes soient en môme temps métaphysiciens, et réciproquement; c'est notre vœu le plus ardent, et le mieux entendu qu'on puisse former dans les intérêts de la science de l'homme. Le travail que nous allons essayer d'analyser, vient à l'ap- pui de l'opinion que nous venons d'émettre, et à laquelle nous nous proposons de donner plus tard tous les développements dont nous la croyons susceptible ; la simple lecture de son titre annonce qu'il louche à la fois au domaine delà pensée et à celui de l'organisme ; par la nature même de son objet il appartient à une catégorie spéciale de travaux qui préoccu- pent aujourd'hui des esprits très supérieurs, et qui dénotent chez les médecins de notre époque une remarquable tendance à s'engager dans la voie des recherches psycho-physiolo- giques (1). Pour rester à la hauteur d'une pareille tâche et pour l'accomplir avec succès, il fallait être à la fois mé- decin et philosophe, praticien et penseur; il fallait, à une vaste expérience des maladies du corps, joindre une connaissance approfondie des lois et des aberrations de la pensée ; il fallait, en un mol, avoir longuement médité sur les rapports mys- térieux du principe pensant et de l'organisme, et sur la r é - ciprocité d'influence de ces deux éléments constitutifs de l'hom- (i) Dans celle catégorie nous pourrions ranger les travaux de MM. Lclut, Leuret, Voisin, Cerise, Dauvergnc, e l c , etc.