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nac x est lui aussi l'homme de la Ligue; Henri III le fait emprisonner,mais
tout cela n'aboutit qu'à la rupture entre Lyon et l'autorité royale. Henri III
essaie en vain de rallier le consulat à sa cause, ce dernier adhère à la Ligue et,
le 25 février 1589, la scission est complète. Mais d'Epinac et Nemours ne
sont pas gens à s'entendre ; esprits brouillons et ambitieux, ils font passer
leurs intérêts personnels avant ceux de la cité, qui tombe dans l'anarchie la
plus complète ; le consulat se décide enfin à faire emprisonner Nemours.
L'avènement d'Henri IV, en 1589, n'est pas pour apaiser la querelle. Lyon,
tout à la Ligue, ne veut pas d'un roi protestant. Cependant le parti des
politiques qui défend la cause royale fait des progrès et prépare l'effondre-
ment de la Ligue qu'achève l'abjuration d'Henri IV; les Lyonnais peuvent
enfin espérer la restauration de leur commerce et de leurs libertés. Cepen-
dant, bien qu'ils aient reconnu sans réserve l'autorité du roi de France, le
7 février 1594, l'apaisement n'est pas complet lorsque Henri IV entre à
Lyon, le 4 septembre 1595. Cette visite eut deux résultats de toute première
importance, la modification de la constitution lyonnaise 2 et la tenue des
Grands Jours.
      La justice avait en effet beaucoup souffert des guerres de religion et
plus particulièrement des excès de la Ligue. Le jour où les échevins et les
notables, réunis à l'Hôtel de Ville, jurèrent la Sainte-Union, tous les cito-
yens, dont la fidélité au roi était connue, furent jetés en prison ou expulsés
de Lyon. Parmi eux, on comptait nombre de magistrats de la sénéchaussée
et le président du présidial, Balthazar de Villars 3, qui fut banni pendant
cinq années consécutives. Les tribunaux, dans ce désordre, ne purent faire
leur tâche. Les criminels se montraient hardiment et les causes civiles elles-
mêmes n'étaient plus jugées. Aussi le consulat s'empressa-t-il, en septem-

      1. Cf. l'abbé P. Richard, la Papauté et la Ligue française, Pierre d'Epinac, archevêque de Lyon (1573-
1599) ; Paris, A. Picard.
      a. Edict donné à Chauny au mois de décembre IS95, par lequel le roi Henri IV réduit le nombre des douze
eschevins de Lyon à un Prévost des Marchans et quatre eschevins, veut et ordonne que le Corps consulaire de ladite
ville soit composé d'un Prévost des Marchans, quatre Eschevins, un Procureur et un secrétaire, aux mesmes droicts
et Privilèges qu'avoient les douze eschevins.
      Guillaume Barbier, Recueil des Privilèges authorisez, pouvoirs, franchises et exemptions des Prevosts des
Marchands, eschevins, de habitans de la ville de Lyon avec les arrests de vérification d'iceux; Lyon, 1649, p. 50
et suivantes.
      3. S. Charléty, De B. Villario, lugdunensi mercatorum praeposito, locumtenente senescaliœ generali, Dom-
bensis parlamenti préside ; Paris, 1896, in-8°.