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compris entre le mur d'enceinte, la rue Cléberg et la rue de l'Antiquaille,
qui sont autant de voies romaines, les constructions destinées à l'amusement
du peuple : amphithéâtre, théâtre, cirque. Mais ce n'est que la ville officiel-
le, des fonctionnaires, des soldats et des prêtres. Par des chemins rai des qui
correspondent aux montées Saint-Barthélémy et du Gourguillon, on des-
cend au quartier du commerce formé de boutiques, de bureaux, d'entre-
pôts groupés autour de deux ports situés, l'un sur le Rhône à la hauteur de
Saint-Georges, l'autre sur la Saône devant Saint-Paul ; et ce quartier se
prolonge au-delà des fleuves par les luxueuses villas que les riches négo-
ciants en vin ont fait bâtir dans l'île d'Ainay et dont les fameuses mosaï-
ques des jeux du cirque et de la panthère constituent d'intéressants vesti-
ges.
      Cependant, à cette capitale administrative, à cette cité commerçante,
il convient de donner, en dehors de ses fleuves, des routes qui lui permet-
tent de communiquer aisément avec le reste des Gaules et l'Italie, et aussi
des aqueducs pour assurer son approvisionnement en eau. C'est pour-
quoi rayonnent autour de Lyon, pareilles aux branches d'une gigantesque
étoile, plusieurs voies romaines : celle de Nimes par la porte Saint-Just,
celle d'Aquitaine par la porte de Trion, celle du Rhin et de l'océan par la
porte du Nord, celle de la Méditerranée par la porte du Sud — qui peut
être abrégée entre Lyon et Vienne par l'emploi d'un raccourci (compendium)
tracé à travers les îles du confluent — et aussi des aqueducs qui, enjambant
les vallées par de prodigieux travaux d'art, vont chercher au loin les eaux
pures des monts d'Yzeron et du massif du Pilât *.
      Enfin, de l'autre côté de la Saône, réuni à la ville romaine par un bac
ou un pont, se dresse, au flanc de la colline de la Croix-Rousse et en terri-
toire fédéral, c'est-à-dire administrativement séparé, l'imposant monument
dédié, l'an 12 av. J.-C, à Rome et à Auguste par les Gaulois reconnais-
sants. Un monument, dis-je; plutôt un ensemble de monuments : d'abord
un temple avec bois sacré, puis un hémicycle constitué par les statues des
soixante cités gauloises, puis un autel de marbre blanc flanqué de deux
colonnes de granité d'Egypte de 8 m. 50 de hauteur surmontées chacune
      1. Sur les routes romaines qui partaient de Lyon, voir Jullian, o. c, t. V, p. 93 et suiv., t. VI, p. 518 et
n. 3 ; sur les aqueducs, Germain de Montauzan, les Aqueducs antiques de Lyon, Paris, 190g.