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                            CHBOHiyUE LOCALE.                             327
    Le chapitre cl le clergé de Saint-Jean suivis par les membres de la
 commission, les architectes et une foule de fidèles sont montes proces-
sionnellemenl à la sainte colline.
   Mgr l'archevêque a prononcé une touchante allocution.
    — Depuis lois, les événements ont été : en politique, la nomination de
MM. Coltin, l.ommedc peine,ct Valentin,hommc de lettres, à la place de
 conseillers municipaux, et l'arrestation de cinq ou six personnages ayant
joué un rôle dans les dernières agitations de Lyon.
   En peinture, l'exposition, au profit des Alsaciens, de quelques toiles
 parmi lesquelles un splendide Titien, la Danaê, une belle Vénus sortant
de l'onde par le même, deux beaux portraits par Rembrandt, un Salvator
Rosa, un petit Michel-Ange et deux portraits de mérite ;
   En musique, le grand concert de M. Mangin, chef d'orchestre au Grand-
Théâtre, avec le concours de nos principaux artistes;
   En littérature, un important ouvrage de M. le docteur Chassagny sur
l'obstétrique, et une élude sur la franc-maçonnerie sous le titre significatif
de Cri d'alarme, sans nom d'auteur.
   Eufin, dominant tout, l'Exposition universelle dont l'ouverture a été
renvoyée au 15 mai.
   Aujourd'hui cette Exposition est la grande question du jour. Les adhé-
sions arrivent de tous les points du monde, les derniers bâtiments s'achè-
vent, l'intérieur s'organise, les colis se classent, les exposants retiennent
leurs appartements et commencent même à s'installer, l'argent circule,
les affaires reprennent. On sent une émotion en l'air, et la ville comprend
enfin de quelle importance est pour elle celte grande et majestueuse
solennité.
   Les curieux abondent au Parc, et admirent, des différents points de la
promenade, l'élégance et la grâce des bâtiments , dont on visitera
 bientôt l'intérieur.
   A côte des riches produits de l'industrie, les arts auront une large
place. La peinture et la sculpture auront leurs salons. L'Ecole lyonnaise
affirmera son existence et montrera^qu'elle n'a pas dégénéré.
   La fleur surtout, notre triomphe, étalera ses merveilles. De. ce coté,
nous ne craignons pas nos rivaux.
   Une vitrine qui aura des visites et qui fera des envieux, est celle où, à
la loupe, on pourra contempler les merveilleux éventails-Pompadour de
31. Reignior, noire éminent professeur au palais des Arts. Rien de frais,
délicat, mignon, comme les sujets si variés qu'il a jetés sur le frêle vélin.
Vatteau, Boucher, n'ont rien fait de plus coquet. Ici des Amours mon-
tent la garde, là ils vont à la chasse des cœurs, là ils se rendent proces-
sionnellement au temple adorer la Beauté, et partout, guirlandes, fleurs,
ruisseaux, châteaux, chaumières, encadrent d'une manière ravissante ces
délicieux sujets.
   — Ne sommes-nous pas un peu en retard pour parler du Congrès que
nos médecins se proposent d'ouvrir, à Lyon, le 18 septembre prochain?
Oui certes, mais ils nous le pardonneront; car ce retard, en nous faisant
assister aux développements rapides que prend l'idée à peine lancée,
nous permet d'en prédire le succès assuré.
   Ce succès, du Congrès médical, tiendra, en grande partie, au méca-
nisme de son organisation. Ce n'est, en effet, ni un individu, ni même une
collection d'individus, qui en ont pris l'initiative. Le mouvement a été
décidé à la fois, par toutes les Sociétés, tous les corps scientifiques de
notre ville ; tous, au nombre de dix, y ont pris part, et tous le continuent
avec une exemplaire persévérance.